Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

188 MAWERDI auprès de lui 'Omâra ben ijamza (1), qui avait de l'influence à la cour. Un de ceux qui étaient venus réclamer justice, se levant, accusa 'Olnâra de lui avoir enlevé une propriété, et EI-Hâdi invita le favori à prendre place pour discuter avec le plaignant; mais 'Omâra répondit: « Prince des croyants, si cette propriété est à lui, je ne lui fais pas d'opposition; si elle est à moi, je la lui donne, car je ne veux pas vendre le rang que j'occupe auprès du Prince des croyants». Il arri ve aussi que le redresseur , des abus agisse gracieuse– ment en faisant droit à ]a victime tout en sauvegardant l'amour– propre de l'intimé ou en consentant à celui-ci des conditions qui laissent sa considération intacte et l'abritent contre le sou,pçon de violence et d'opposition à un droit. C'est ainsi qu' 'Awn ben Mohammed (2) rapporte que les gens du Nahr el– Merghâb (3) à Baçra intentèrent au sujet de ce quartier un procès à El-Mehdi par devant son kâdi 'Obeyd Allâh ben el– ijasan 'Anberi (4), [156J mais ce prince ne le leur remit pas, non plus que son successeur EI-Hâdi. Après l'avènenlent d'Er-Rechîd, ils réclamèrent contre lui par devallt Dja'far ben Yal).ya, qui était cllargé de la répression des abus, et le prince ne le leur restitua pas davantage. Ce fut alors Dja'far ben Ial)ya, qui, rayant acheté à Ef'-Rechîd moyennant 20.000 dirhems (5), en fit don allX plaignallts en leur disallt: « Si je fais cela, (1) 'Omâra ben Hamza ben Mâlek, client d" Abbâs ben (Abd el-Melik, occupa de hauts postes et est connu surtout pour sa vanité, devenue pro– verbiale (Nodjoûm, I, 573; Ibn Khallikân, II, 208, 461 et 463· Ibn Wâdhih, II, 462; Ibn el-Athîr, VI, 6, 8, 9, 24, 27 et 28). (2) Ce nom est celui d'une des au tori tés ci tée en ce qui concerne les Barmékides (Ibn Khallikân, II~ 9; Bouvat, Les Barmécides, p. 11)' il est permis de supposer qu'il s'agit du chambellan de Façll ben Rebî" désigné sous le simple nom de {( 'Awn ) (dans l'Aghâni, index, p. 525). (3) Merghâb est le nom d'un canal creusé à Baçra par Bechîr ben 'Obeyd Allâh ben Aboû Bekra (Moschtarik, 395; Merâcid, III, 81' Belâdhori, 364 et 367). (4) Nommé kâdi de Baçra en 157 par Mançoûr, il fut révoqué en 166 et mourut en 168 (Ibn el-Athîr, VI, 7, 24,26, 28, 46 et 53; Nodjoûnt, 1,444 et 449 ; Ibn Wâdhih, II, 484 et 524). Le détail de ce prooès est donné par la version persane, ap. notes d'Enger, p. 15. (5) Dans la version abrégée de cette anecdote qui figure dans r~4.ghâni,. XVII, 32, on lit « 20.000.000». Les quatre vers qui suivent y figurent égale– ment et présentent plusieurs variantes. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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