Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

172 MAWERDI IX. Il veille, en ce qui concerne les pratiques religieuses extérieures, à ce qu'on observe le vendredi, les fêtes, le pèleri– nage, la guerre sainte, sans y commettre de négligence et en en respectant les règles, car les droits d'Allâh doivent être intégralement exigés et ses préceptes exécutés; X. Il intervient comme arbitre entre les gens que séparent des différends et prononce entre les plaideurs ; mais dans l'exercice de cet arbitrage, il ne doit pas sortir [141] de ce qu'impose et exige le droit, et il ne peut, en prononçant une décision, qu'obéir aux règles qui régissent les dépositaires de l'autorité et les kâdis. Il arrive maintes fois que les abus apparaissent sous un jour équivoque à ceux qui ont la charge d'y veiller et qu'alors, dans leurs décisions, ils commettent des abus et franchissent les limites de ce sur quoi l'on peut passer (1). La différence qu'il y a entre la charge de redresseur des abus et celle de kâdi se marque à dix points de vue (2) : 1 ° Le premier, par suite de la craÏnte plus forte qu'il inspire– et des moyens d'action plus puissants dont il dispose, peut, autrement que le second, contenir les dénégations réciproques des parties et empêcher les actes de violence et les excès des méchants; 2° L'office du premier sort dtl cadre étroit des prescriptions imposées pour se mouvoir dans celui, plus large, des applica- • tions admissibles, de sorte que celui qui l'exerce a plus de champ devant soi et plus de liberté de parole; 3° Comme il pousse très loin l'intimidation et qu'il met au jour la vérité à l'aide d'indices démonstratifs et de témoignages consistant dans les circonstances mêmes, il met en œuvre des- (1) Dans le texte Enger, il faut lire ù~y--S:-~ -'; le ms A porte ~=;-~~ l-bA~\ J \5»)-,~::_9 ; cf. la note d'Enger, à la p. 14. (2) Le résumé de ces différences entre les deux fonctions est reproduit par Ibn Farl}oun (Tebctra, II, 113), qui l'a lui-même emprunté à un auteur intermédiaire, Karâfi. A la p. 116, et toujours d'après la même autorité, il énumère les neuf différences que Mâwerdi, dit-il, établit entre les procédés suivis par le kâdi et par le wâlt'l-djerâJim. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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