Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

REDRESSEMENT DES ABUS 169 Un chef militaire ayant écrit à EI-Ma'moûn que les troupes s'étaient mutinées (1) et livrées au pillage, reçut cette réponse écrite: « Si tu t'étais montré juste, elles ne se seraient pas muti– nées; si tu les avais payées, elles n'auraient pas pillé »; et il lui enleva le cornmandement de ces guerriers, à qui il paya largelue11 t léur solde; V. La restitution des choses enlevées par la force, qui se divisent en deux catégories: a) Celles qu'enlève l'autorité, autrement dit dont s'emparent des chefs injustes, par exemple les propriétés enlevées à leurs maîtres par suite soit de la cupidité des chefs, soit de leur hostilité à l'égard de ceux à qui elles appartiennen t. Le redresseur des abus, dès que l 'examen auquel il se livr,e lui apprend la chose, ordonne la restitution sans attendre qu'il y ait plainte; si son examen ne lui apprend rien, son ordre de restitution est subordonné à la plainte de l'ayant-droit. Dans le cas de plainte, il lui est loisible de se reporter aux registres gouvernementaux, dî'wân es-saltal~a, et quand il y trou ve indiqué qu'un bien a été enlevé à son propriétaire, il agit en conséquence et ordonne la restitution sans qu'il soit besoin d'autre preuve, la lTIen tion d~ registre suffisant à cet effet. C'est ainsi qu'on raconte qu' 'Omar ben 'Abd el-'Azîz, se rendant un jour à la prière, se trouva vis-à-vis d'un homme venu du Yémen pour présenter sa réclamation et qui pronon– çai t ce vers : [139J [Basît J Vous appelez celui qui. tout perplexe, a subi à votre porte une injustice! Voici venir à toi, d'une région éloignée, la victime d'une injustice. Le khalife lui demandant de quoi il se plaignait, il répondit: «( EI-Welîd ben 'Abd el-Melik m'a enlevé ma ferme ». Le prince, se faisant alors donner par Mozâl).im (2) le registre des (1) Je lis ~~_~_~ (dans A, \.~.~~~\ ), puis ~~~à~. avec A. (2) Telle est l'orthographe correcte de ce nom, celle d'ailleurs que donne A. Mozâ4im était client d' 'Omar, dont il devint le secrétaire (Aghâni, Tables, p. 622; Ibn el-Athîr, v, 47; Prairies d-'of', v, 435). C'est probablement la même aneodote qui est rapportée un peu différemment par Ibn 'Abd Rabbihi, II, 338, 1. d. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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