Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

162 MAWERDI Benoû Zobeyd (1) arriva du Yémen, pOLIr faire à la Mekke une. visite pieuse, en apportant des marcllal1dises que lui acheta un hOffilne des Benoû Sehm, qui était, dit-on, El-'Açi ben Wâ'il (2): celui-ci nia sa dette vis-à-vis de l'étranger, qui lui réclama ou son argent ou sa marchandise; mais comme l'autre s'y refusait, il se dressa sur le bidjr (mur d'enceinte) de la Ka'ba en déclamant de toute la force de sa voix: [Basî t l Au secours, ô Benoû Koçayy, d'un homme qui, éloigné de sa demeure et de ses contribules, est t en pleine Mekke, spolié dans ses biens, d'un homme qui, les cheveux emmêlés (3) et en état pèlerinaI, est– encore inviolable dans les limites de la Station d'Abraham, du mur d'en– ceinte et de la Pierre noire 1 L'avoir d'un pèlerin doit- il être respect.é par les Benoû Sehm ou s'en aller en perdition? Dans la suite, I(ays ben Cheyba Salami (4) vendi t des marchan– dises à Obayy ben Khalaf (5), qui, sans reconnaître sa dette, en emporta le montant. Kays, ayant sans succès réclamé la protection d'un homme des Benoû Djamal)., parla comme suit: [Rediez] Au secours, ô Benoû Koçayy ! Qu'est-ce que cela dans le terri- Khallikân, l, 531; Fihrist, p. 110; Wüstenfeld, Die Geschichtschreiber, nO 61 ; Brockelmann, l, 141). (1) On retrouve ce récit avec quelques variantes dans C. de Perceval, l, 332 ; Ibn Wâdhih, II, 16; Mas'oûdi, Prairies d'or, IV, 123; Aghâni, XVI, 64, qui est seul à citer les quatre vers, comme dans le ms P d'Enger, qui ne sont ailleurs reproduits que partiellement. Cel ui à qui on les attribue est, d'après les diverses variantes, ou des Benoû Zeyd, ou des Benoû Asad ben Khozeyma, ou de Zebîd; ou des Benoû Zobeyd. - Il Y a lieu de corriger l'édition de Mas'oûdi, ainsi que l'a fait remarquer Houtsma, 1. 1. ; de même, à la p. 124, il faut remplacer Temim par Teym: on sait d'ailleurs qu 'il ne faut, trop souvent, accorder qu'une confiance limitée au texte et à la traduc– tion publiés par Barbier de Meynard. (2) Ce nom revient à pl usieurs reprises dans la Sîrat er-resoûl. (3) Le pèlerin, dès son arrivée sur le territoire sacré, doit s'abstenir de tout soin de toilette, et notamment laisser ses cheveux tout embroussaillés. Ces vers, en les supposant authentiques, montrent que les conditions dans lesquelles s'accomplit actuellement le pèlerinage sont d'origine préislamique. (4) Ce nom figure aussi dans les versions fournies par l'Aghâni et Ibn Wâdhih, mais je ne l'ai pas retrouvé ailleurs. (5) Ce guerrier, dont le nom revient plus d'une fois dans l'histoire du Prophète, périt de la main de celui-ci au combat d'Ol;lod (C. de Perceval, III, 107, etc. ; ci-dessus, pp. 77 et 79). e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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