Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

160 MAWERDI Mais après lui et par le cours des choses, les hommes en vinrent ouvertement à pratiquer les uns vis-à-vis des autres l'injustice et la recherche de la suprématie, et les exhorta– tions (1) constituèrent des obstacles impuissants à empêcher les mauvais procédés et les tiraillements réciproques. On eut donc besoin, [131J pour contenir les auteurs d'actes nuisibles et rendre justice à leurs victimes, de l'office du redressement des abus, dans lequel se trouvent confondus la puissance de l'autorité temporelle et l'exercice des fonctions de juge (2). Celui qui, le premier, assigna (3) un jour détermi né dans lequel il prenait connaissance des plaintes émanant des victimes d'abus, sans d'ailleurs s'occuper lui-même de les étlldier, fut' Abd el– Melik ben Merwân (4): quand il y voyait quelque difficulté et -qu'une décision exécutoire lui paraissait nécessaire, il ren– voyait cette difficulté à son kâdi Aboû Idrîs l{hawlâni (5), et celui-ci rendait des jugements exécutoires à ce sujet, jugements qu'acceptaient les parties par suite de la crainte (6) qu'elles avaient du khalife, qui connaissait les circonstances de fait et les motifs de la décision prise. C'était donc 'Abd el-Melik qui commandait et Aboû ldrîs qui exécutait. Après cela les actes de violence des fonctionnaires et d'in- (1) Lisez ~_.h.~.H ,~~~j avec A, B et M. (2) Ce passage a été e n1prunté à notre a uteur et légèrement modifié par Ibn Khaldoûn (texte, l, 399), que son éminent traducteur rend ainsi: «( dans .cet office, la puissance du sultan vient à l'appui de l'équité du magistrat ». (3) Lisez) r9\ avec A et B. (4) Ce khalife Omeyyade régna de 65 à 86 H. (5) Nos mss et éditions orthographient cet ethnique A.wdi ou Azd i, peut– être par suite d'une confusion avec Aboû Mo4ammed 'Abd Allâh beo Idrîs A wdi , né en 115 ou 120, et mort en 192 (Ibn Khallikân, II, 20; Nodjoûm, l, 544; Ibn el-Athîr, VI, 143; fv!a~ârif, 255). Mais nous n'avons pas hésité à lire Khawlâni: en effet, ce juriste, mort en 80, fut nommé kâdi en 74 par 'Abd el-Melik, et il avait déjà exercé ces fonctions antérieurement; son nom était 'A'id AllAh ben'Abd Allâh ou 'Abd Allâh ben Idris (Ibn el-Athîr, IV, 296 et 367; cf. 7 et 37; A nsâb <le Sam'âni, p. 212 v.; Nodjoû7n, l, 222; Ibn WAdhih, II, 351; Khamîs, 11, 346 et 347); il est aussi parlé d"Aboû ldrîs Khawlâni comme vizir d' 'Ali par les Prolégomènes, l, 451 (ou, d'après l'éd. Boulak, l, 185, 1. 15, d' 'Omar). - Ce début du chapitre a été copié, sans indication de source, par Makrîzi (Khitat, II, 207, qui a également l'ortho– graphe Azdi ; dans Behrnauer copiant Hammer (J. as., 1860, 1,478), Alaudi. (6) Lisez avec A v~~'>L:f-U\ ~}. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=