Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

JUDICATURE 155 tant en assurant l'exécution (1) de leurs ordres. Quant à l'exer– cice par Joseph de fonctions qu'il tenait de Pharaon, ils l'ex– pliquent de deux manières: a) le Pharaon de ce prophète était vertueux, et c'est celui de Moïse qui était un rebelle; b) ce fut aux biens de ce prince, et non aux provinces (2), qu'il donna . ses SOIns. Quant à des versements d'argent pour appuyer une postula– tion de magistrature, ils sont interdits, car cela constitue un pot de vin défendu dont le versement tout comme l'acceptation disqualifient ceux qui s'en rendent auteurs. Thâbet (3) rapporte d'après Anas (4) que le Prophète maudit celui qui donne un pot de vin, celui qui le reçoit et celui qui leur sert d'intermédiaire, désignés respectivement par les mots râchi, mortechi et râ'ich (5). * * * Celui qui est investi de la judicature n'a à recevoir aucun cadeau (6) ni d'un plaideur ni d'aucun de ses justiciables même non plaideur, car ce dernier a à recourir, le cas échéant, à sa protection. On rapporte que le Prophète a dit: « Les présents donnés par les émirs sont des liens; si le [kâdi] les accepte et en rende aussitôt l'équivalent, ils deviennent siens, [et il n'est pas tenu]; mais s'il n'en rend pas aussitôt l'équivalent, c'est le Trésor public qui y a plus de droit quand la restitution au donateur ne peut se faire, car c~est cet établissement qui y a pl us de droi t que llli ». (1) Je lis avec A, ~.i.-~~.J . (2) Lisez, avec A et B, vJ~\. La version persane ajoute ici: « La solution préférée par les j uristes châfe'ît~s mod~r?es, c'est qu'il es.t ~ermi~ ?'accepter des fonctions conférées par un ImAm InjUste ». Bey<JaWl tIre d aIlleurs du texte koranique les mêmes conclusions. (3) Thâbet ben Aslem Bounâni mourut en 118 ou 123 (Nodjoûm, l, 311 et 322; Ma'ârij, 241 ; Ibn el-Athîr, v, 190). (4) Anas .ben MAlik mourut en 91 ou 92 (Ma'âriJ, 157 ; Nodjoûm, l, 249; Ibn €l-Athîr, IV, 434). . (5) Il faut lire aux 1. 12 et 13 ~~,-,. (6) Sur cette défense les interprètes de la loi ont encore trouvé le moyen d'ergoter, voir Sidi Khalîl, p. 143, 1. 2, et ses commentateurs. • e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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