Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

146 MAWERDI leur irréprochabilité et leur droiture, à écarter et à rempla– cer les autres quand se montrent leur reprochabilité et leur déloyauté. Quand il en est un parmi eux qui est inférieur à sa tâche, celui qui l'a institué choisit la plus expédiente de ces deux solutions (1) : ou lui substituer quelqu'un plus fort et plus apte, ou lui adj oindre quelqu'un dont le concours rendra son action plus efficace et plus décisive; 10° Il juge, en les mettant sur le pied d'égalité, entre le puis– sant et le faible, décide avec équité entre le noble et le plébéien, et n'obéit pas à sa fantaisie pour trouver insuffisant l'établis– sement du droit ou pour témoigner de la partialité en faveur du faux. Allâh a dit: « 0 David! certes nous t'avons établi comme vicaire sur la terre. Jug'e donc le droit entre les hom– mes et ne suis pas tes fantaisies, de crainte que celles-ci ne te détournerlt de la voie d'Allàh. Assurément ceux qui se détour– nent de la voie d'Allâh, pour eux il y aura un dur châtiment, parce qu'ils auront oublié le jour de la reddition de comptes » (Koran, XXXVIII, 25). 'Omar ben el-Khattâb a, dans le brevet qu'il conféra à Aboû Moûsa Ach cari (2), épuisé la liste des conditions requises dans l'exercice de la judicature et exposé les règles auxquelles il faut se conformer: « Rendre la justice est une obligation divine rigoureuse et une coutume qu'il faut suivre. Applique ton atten– tion quand on recourt à toi, car à quoi servirait-de réclamer un droit si cela reste sans effet? Que ton visage, ta justice et ton tribunal soient les mêmes pour tous les hommes, de sorte que le noble ne puisse compter sur ta partialité ni le faible désespérer (1) Lis ez ave cA, u \ J,\ \.~-=-:s:.~ \ ~~. 0:0 \.~,:;. l.r~-~ u'\.~; u'6 et cf. M ; ou, avec B et B', ûl LAI O-:.)"A'i\ CL.oI J,) ~.:H~ ~-'A ût)'; et, à la 1. 6, ~)\ 4.~~~\ avec A et M. . (2) Ce Compagnon, dont le nom était' Abd Allâh ben Kays, a rapporté des hadîth et fut kâÇli à Koûfa; il mourut vers 50 ou environ (Ma'ârij, 135 ; Nawawi, 758; Pro~égomènes, l, 416 el 449 ; dans ce dernier passage se trouve aussi reprodui te la liste des devoirs recommandés par le khalife à son kâQ.i) ; elle est encore donnée par Ibn 'Abd Rabbibi, l, 33, mais avec des variantes, d'entre lesquelles il y a notamment à relever la portion finale, qui est à rappro– cher de ce que donne la version persane citée en note par Enger. Cf. égale– ment Lane, p. 60 b, et la trad. Hammer, Ueber die Laendercerwaltung, P._ 206. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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