Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

JUDICATURE 143 préférable pour l'un aussi bien qtle pour l'autre de n'agir ainsi que pour une raison sérieutie, car l'intérêt des r11usulmans est en cause. En cas de destitution ou de démission, il est néces– saire de la publier, de même [117J qu'il faut publier la nomina– tion, pour que la mise à exécution d'une décision [le puisse être attaquée et qu'un plaideur n'aille pas, par erreur, s'adresser à celui qui n'a plus qualité pour juger. Le jugement rendu par celui qui est destitué et qui le sait, n'est 'pas exécuté; mais s'il ignore sa destitution, il y a deux façons d'envisager cette mise à exécution, de même qu'il y a divergence concernant la valeur des actes du mandataire [révoqué]. * * * La délégation conférée au kâdi est l1écessairement ou géné– rale ou spéciale. Si elle est générale et qu'il puisse agir de façon indépendante dans les limites de tout ce que comportent ses attributions, alors 1'exalnen des affaires auquel il se livre se traduit de rune ou fautre des dix manières que voici: 1 0 Il solutionne les différends et met un terme aux difficultés et aux procès, soit à l'aide d'un arrangement consenti par les deux parties (1) et où il tient compte de ce qui est faisable, soit par la contrainte en prononçant un jugement souverain où il tient compte de ce qui s'impose; 2° Il poursuit, au profit des ayants-droit, l'exécution de leurs obligations contre ceux qui la diffèrent (2) après que la preuve a été faite, soit par aveu, soit par témoins, du bien fondé de la réclamation. Mais on n'est pas d'accord si, dans ce cas, il peut juger d'après la connaissance personnelle qu'il a de la cause: oui, disent Mâlek, ainsi que Châfe'i dans la plus saine des deux opinions qu'il a émises sur ce point, car il a dit aussi que non. Quant à Aboû ijanîfa, il lui permet de recourir à la connais- (1) Écrivez ~'.; O~. (2) On lit dans A ~ 6 ~\ ; B écrit JL, leçon que nous avons suivie. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006