Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

JUDICATURE 137 implicite du discours, ainsi que le font les Extérieuristes (1) ; dans ce cas, les Châfe'ites sont en désaccord quant au caractère licite de leur nomination en qualité de juges: les uns ne l'admettent pas, pour les raisons précitées; d'autres le per– mettent, parce que ces gens, bien que ne recourant pas aux procédés d'une analogie occulte, tiennent compte de ce qui ressort manifestement du fond des choses. Les conditions à envisager pour la pratique de la judicature étant fixées par ce que nous venons de dire, il n'est permis de nommer que celui chez qui la réunion de ces qualités est ou connue antérieurement, ou établie par examen et interrogation. L'Apôtre d'Allâh confia la judicature du Yémen à 'Ali (2) sans lui faire subir d'examen parce qu'il le connaissait, mais il lui adressa des recommandations pour l'avertir du caractère de cette fonction: « Quand, lui dit-il, deux adversaires discutent devant toi, ne décide pas en faveur de l'un avant d'avoir écouté l'autre l » Et 'Ali disait: « Après cela, nulle décision ne m'a été difficile à rendre ». D'autre part, l'Apôtre a envoyé Mo'âdh dans une région du Yémen, mais après l'avoir mis à l'épreuve. * * * [112] Il est permis à un adepte de l'École châfé'ite de nommer juge un adepte de l'École hanéfite, car il incombe au kâdi de déci– der d'après ses recherches persoll11elles, et il n'est pas nécessaire que l'investiteur (3) prenne, pour trancher les espèces à jugoer, quelqu'un qui appartienne à sa propre école. Quand donc il est châfé'ite, l'investi n'a pas à appliquer nécessairement les opi– nions châfé'ites, sauf cependant si ses efforts personnels l'y amènent; mais si le résultat de ceu~-ci est de lui faire adopter la solution hanéfite, il agit en conséquence et applique celle-ci. (1) Ce sont les ZAhirites ~LhJ \ J.-A:I \, à rétude desquels est consacré l'ouvrage de Goldziher, Die Zahirit en, Leipzig, 1884; ce commencement de l'alinéa y est traduit li la p. 36. (2) Voir C. de Perceval, III, 294; Khantîs, II, 160. (3) Je li s avecA, 1À-Li..~. Ù \ (0 u V\~ r-:. B et B') ~;-J-~. ))-' . e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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