Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

JUDICATURE 133 trés parce que ceux-ci sont tenus vis-à-vis de lui et non en vertu de leur caractère obligatoire propre, [109] et son dire relativetnent aux jugements par lui rendus entre ses coreligion– naires n'est pas reçu par l'imâm; quand ces derniers refusent de lui faire tra11cher leurs di~érends, ils n'y sont pas con– traints, et les décisions du juge musulman sont de préférence exécutées; 5° . L'honorabilité, dont il est tenu compte pour toute fonc– tion: elle consiste en ce qu'un homme est véridique dans son langage, manifestement loyal, s'abstenant de tout acte illicite, se gardant du péché, insoupçonnable, méritant une égale con– fiance soit qu'il approuve soit qu'il s'indigne, se conduisant au double point de vue religieux et mondain corn,me doit faire un galant homme de son rang. La réunion au complet de ces diverses qualités lui donne l'honorabilité, laquelle rend (1) son témoignage recevable et sa nomination comme fonctionnaire régulière. L'absence (2) de l'une de ces qualités ne permet pas de l'accepter soit comme témoin soit comme fonctionnaire, de sorte que ses dires ne sont pas reçus ni ses décisions exécu– toires ; 6° L'intégrité de l'ouïe et de la vue, pour qu'il soit dûment procédé à l'établissement des droits de chacun à l'aide de ces deux sens, pour qu'il ne confonde pas le demandeur et le défen– deur et distingue entre celui qui affirme et celui qui nie, de manière que le vrai lui apparaisse comme distinct du faux et qu'il reconnaisse celui qui dit vrai et celui qui use du men– songe. La cécité est une infirmité qui le rend impropre à exercer sa fonction; mais cependant Mâlek admet que le kadi aveugle peut exercer tout comiue il peut porter témoignage (3). Quant à la surdité, on fait les mêmes distinctions que llOUS .. (1) Lisez j~. avec A et B. (2) Je lis f' ~~\ avec A et B'. (3) D'après Khalîl, le jugement rendu par un magistrat devenu sourd, aveugle ou muet dans l'exercice de ses fonctions, est exécutoire; mais ce fonctionnaire doit être remplacé (Khalîl, texte, p. 189, et les commentaires· , trad. Perron, v, 125). e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=