Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

GUERRES n'INTÉRÊT GÉNÉRAL 125 b) D'après 'Ali ben Aboû Tâleb et Ch·a'bi(1), cela s'entend des musulmans qui, s'étant d'abord livrés à des actes d'hostilité, reviennent à de meilleurs sentiments et obtiennent quartier de l'imâin [104-] avant qu'on les ait réduits; quant à ceux qui viennent à résipiscence sans qu'il y ait offre d'amân, ce repentir est inefficient à soustraire soit à une peine légale soit à une obligation; c) Orwa ben ez-Zobeyr les applique aux musulmans qui, s'étant fixés en pays ennemi, se repentent et reviennent avant dJêtre réduits; d) Il s'agit, d'après Ibn 'Omar (2), Rebî'a (3) et El-ijakam ben 'Oteyba (4), de ceux qui, s'étant réfugiés en pays musulman dans un endroit fortifié, viennent à résipiscence avant que la force les y contraigne: ceux-là échappent à l'application des peines déterminées, au contraire de ceux qlli n'étaient pas dans un lieu fortifié; e) D'après Châfé'i, le repentir intervenu avant qu'il y ait réduction par la force, soustrait le coupable, même s'il est en dehors d'un lieu fortifié, à toutes les peines instituées par Allâh, mais laisse intacts les droits des humains; f) Enfin, d'après Mâlek ben Anas, le repentir antérieur à la réduction par la force reIld inapplicables toutes les peines légales et éteint les droits (des humains), en en exceptant cependant ceux qui doivent leur origine à une effusion de sang. Telle est la règle posée par ce verset et telles en sont les diverses interprétations. Nous disons ensuite que les malfai– teurs, quand ils persistent dans leur insoumission, sont, d'une manière générale, combattus comme les rebelles sous les cinq réserves que voici: a) on peut les combattre par devant et par (1) Célèbre traditiollniste et fonctionnaire au 'ervice des OIoeyyades, mort en 104 ou environ; il s'appelait' Alnir ben CherAl}.îl (Ma'ârij, 229; Ibn Khal– likân, lI, 4; Nodjoûm, nottlmment l, 281 ) ; 'Ikd, l, 149 et 166· Wüstenfeld, GeBchichtschr., n° 15; ProlèrJ., III, 65, etc.). (2) C'est' Abd Allâh ben 'Omar ben el-Khattêb, mort en 73 à la Mekke et souvent cité COlnme traditionniste (Nawawi, 357). (3) Probablement Rebî'a ben Aboû 'Abd er-Ral}.mân, surnommé Rebi'at er -ra'y, qui fut le professeur de MAl ek et mourut à Médine en 136 (Ma(ârij, 249; Nawawi, 244). . (4) C'est ainsi qu'il faut lire le nom de cet exégète et tr.aditionniste, mort en 110 ou 114 (Ma'â!'ij~ 235; Ibn el-Athir, v, 134; Mo. chtablh, 349). e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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