Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

GUERRES D'INTÉRÊT GÉNÉRAL 117 battre son opinion, et comme il était en chaire l'un d;eux lui dit: « I~e jugoement n'appartient qu'à Allâh (1). - C'est là ), repartit' Ali, « une parole de vérité qui sert à exprimer un me11songe. Nous vous devons trois choses: ne pas vous inter– dire l'accès des temples d'Allâh pour que vous louiez son nom, ne pas engager les premiers la lutte contre vous, et ne pas YOUS refuser le ley, tant que vos bras restent unis aux nôtres. » Si, confondus avec les adeptes de l'orthodoxie, ils font parade de leur croyance, l'imâm leur en expose le caractère pernicieux ainsi que la vanité de leurs innovations, pour qu'ils y renoncent, reviennent à la saine doctrine et se ralliellt à la Communauté; [97] il peut employer contre ceux d'entre eux qui font montre d'opiniâtreté (2) des réprimandes et des peines discrétionnaires sans aller jusqu'aux peines déte~minées 11Î à la mort. 011 rapporte ce dire du Prophète: « Il n'est permis de verser le sang d'un musulman que pour l'un de ces trois motifs: l'infi– délité prenant la place de la foi, la fornication commise par un mobçan, le meurtre non-provoqué par un autre meurtre. » Si ce groupe d'indisciplinés se sépare des orthodoxes et se constitue un centre dar.s lequel il évite de vivre confondu avec la Communauté, on ne les combat pas, pourvu qu'ils ne veuillent pas se soustraire à une obligation [quelconque] et qu'ils Ile cesserlt pas d'obéir, [mais cela seulement] tant qu'ils restel1t soumis et satisfont à. leurs obligations. En effet, lors de la scission d'une troupe de Khâredjites à Nahre"\vân, 'Ali leur donna un chef auquel ils restèrent soumis pendant quelque temps, et 'Ali vécut avec eux en bonne intellige11ce. Mais après le meurtre de son officier il leur écrivit de livrer celui qui s'en était rendu coupable; ils répondirent qu'ils étaient tous cou– pables: ( Alors, dit-il, livrez-vous tous à mon arrivée! » (3) et, . se mettant eri campagne, il en massacra la plupart (4). (1) Ce qui veut dire qu'il n'appartenait pas il 'Ali de consentir à l'arbitrage entre lui et Mo'Awiya (Khamî8, II. 310; Ibn Wâdhih, lI, 223; ChahristAni, p. 86; trad., l, 129 sq. ; Ibn Abd Rabbihi, I. 258). (2) Je li s >L~_.st.J t_~ avec A ; cf. d'ailleurs Sidi Khalîl, texte, p. 208, 1. 7. (3) Je suis la leçon de A : ~_~_M~~ \.>\ '-'~;':.4AJl; . (4) Cf. le récit de Weil, Gesch. d . Chal~ren. , 1,237; Ma 'oûdi, IV, 410; Ibn e 1- Ath î r, 1II, 286, etc.). e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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