Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

116 MAWERDI alors aucun lien de l'islâm qui ne fût dénoué! Je le jure, ne refusassent-ils qu'une chèvre ou un chameau (1) de ce qu'ils doivent donner à l'Apôtre d'Allâh, cela suffirait à me les faire combattre. » - Et alors, racontait 'Omar, Allâh me donna l'in– telligence de ce qu'il avait fait comprendre à Aboû Bekr» (2). Leur chef ijâritha ben Sorâka (3) a ainsi exposé leurs croyances musulmanes dans ces vers: [Tawîll Or çà, verse-nous à boire avant les premiers feux de l'aurore; peut-être, sans que nous le sachions, notre mort est-elle proche. Nous avons obéi à l'Apôtre d'Allâh tant qu'il était parmi nous; ô surprise, quel esprit dirige donc le gouvernement d' • .\boû Bekr? [96] Certes ce qu'ils vous réclament, et que vous leur refusez, est pour eux aussi doux .que la datte, et même davantage. A l'heure difficile, nous vous défendrons aussi ' longtemps qu'il nous restera une étincelle de la grandeur d'âme qui excite notre émulation devant le malheur. B. De la lutte contre les rebelles. Quand un parti de musulmans, s'écartant de la droite voie, se met en opposition avec l'opinion de la Communauté et embrasse une doctrine nouvelle et qui lui est propre, alors, si cela ne les fait point renoncer à l'obéissance due à l'imâm et qu'ils n'occupent point un centre où ils s'isolent, mais qu'au contraire ils vivent séparément et disséminés, exposés à l'action du pouvoir et susceptibles d'être appréhendés, - on les laisse tranquilles et on ne les combat pas, on leur applique toutes les règles de la Loi, tant à leur profit qu'à leur charge, relatives aux droits civils et aux peines légales, bodoûd. En effet, plusieurs Khârédjites (4) se présentèrent à 'Ali ben Aboû 'fâleb pour com- (1) Cette expression n'est pas expliquée de la même manière par tou t le monde (Dictionnaire Lane, 2115 a et 2176 li ) . (2) lJn récit analogue se retrollve dans le Kho,mi , Il, 224. (3) On trouve deux personnages contemporain~ ainsi nommés: l'un e~t 1). b. S. ben ~ârith, l-'un des Ançâr qui tombèrent à Bedr (Aghâni, IV, 27; Sîrat, éd. W. 444, 504 et 507' Ibn el-Atbîr, II, 97); l'autre est I:I. b. S. ben Ma'di Karib, de qui il est ici question (Ibn el-Athîr, Il, 290, 291; l'index de l'éd. Tornberg ne les a pas distingués). (4) Ce sont ceux qui se séparèrent d" Ali quand celui-ci accepta la nomi– nation d'arbitres chargés de décider entre lui et Mo'Awiya (Ibn el-Athîr, III, 273; Brfinnow, Die Charidschiten, Leide, 1884; Ibn 'Abd l\abbihi, 1,258, etc.). e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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