Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

106 MA\VERDI quelconques à cause de leur souplesse plus grande tant qu'ils sont en vie (1). L'émir peut aussi combler les points d'eau des ennemis ou les empêcher d'en faire usagee, même s'il y a parmi eux des femmes et des enfants, car c'est là l'un des meilleurs moyens de les affaiblir et de l'emporter Sllr eux soit de vive force soit par traité. Si l'un d'eux, pressé par la soif, réclame de reau, l'émir peut à son g~ré consentir ou refuser, de même qu'il est libre de 111i ôter ou de lui laisser la ·vie. Il soustrait aux regards ceux qu'il tue, mais n'est pas astreint à les ensevelir: l'Apôtre d'Allâh en effet fit jeter dans un puits les cadavres de ceux qui furent tués à Bedr. Il ne peut livrer aux flammes les ennemis ni morts ni vivants, car on rapporte que }'Apôtre d'AIlâh a dit: « Ne châtiez pas les serviteurs d'Allâh avec le supplice d'Allâll ». Il est vrai qu'Aboû Bekr li vra aux flammes un groupe d'apostats, mais peut-être ne l'a-t-il fait que de son chef et avant d'avoir eu connaissance de ce dire. Le musulman qui succombe en martyr (2) est enveloppé dans les vêtements qu'il portait en conlbattant et ainsi inhumé, [88] sans qu'on lave son cadavre et sans prières. L'Apôtre d'Allâh dit des martyrs tombés à Ol}.od : ( Enroulez-les avec leurs bles– sures dans leurs vêtements et, au jugelnent dernier, lors de leur résurrection, le sang leur sortira des veines du cou; leur teint sera couleur de sang, leur haleine exhalera l'odeur dll musc (3)). Il ag-it ainsi pour leur rendre honnellr et pour appliquer (4) le précepte cO.ncernant la vie [de ceux qui tombent en martyrs], Cllr Allâh a dit: « Ne croyez pas que ceux qui sont tués en combattant dans la voie d'Allâh soient morts; au contraire, ils (1) On peut consulter a ussi les commentaires portant sur ce verset, notam– ment celui d'!smâ'îl I:Iakki (éd. Csp. IV, 282, où se trouvent maints détails sur les diverses espèces de dattiers) et le Khamîs, 1, 519. (2) C'est-à-dire qui périt en combattant pour sa foi. (3) Ces paroles sont rapportées sous des formes diverses, et la Sù'at en donne déjà deux (éd. Wfd, p. t86; Kaire, If, 91; C. de Perceval, Essai, 111,111); une autre, plus concise ou peut-être seulement abrégée, figure dans Cher– noûbi, à la p. 81 de son commentaire de la Risâla; voir également Bokhâri, tr. fr., l, 432, 434 et 436) . (4) Lisez ~\;--~\-, avec A et B. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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