Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

102 MAWERDI contre cellX qui habitent un pays ennemi. Aboû J.Ianîfa enseigne cependant que leur refus de payer l'impôt de capitation et de paix n'est pas destructif de leur sécurité, puisque cet impôt constitue une créance sur eux et que leur refus, non plus que quand il s'agit des dettes ordinaires, n'invalide le contrat. Quant aux présents que ]es habitants de pays ennemi enver– raient d'abord (1), le fait de les accepter ne constituerait pas un eng·agement vis-à-vis d'eux et la guerre peut suivre cet envoi, car l'engagement ne peut résulter que d'un contrat; [ 4-] 4° Le dernier résultat est que les ennemis demandent grâce et réclament une trêve. Quand il est trop difficile de les vaincre et de les faire payer, l'émir peut conclure la paix avec eux en accordaIlt par traité (2) une trêve d'une durée déterminée, et cela quand l'imâm lui a donné pouvoir à cet effet ou lui a laissé toute liberté. En effet, l'Envo)Té d'Allâh conclut, avec les I{oreychites, l'année de 110deybiyya (3), une trêve de dix ans. Elle doit être aussi courte que possible et ne pas dépasser une durée de dix ans; elle serait sans Vê leur pour la période qui dépasse ce délai. Les ennemis ont toute sécurité pendant qu'elle dure, et tant qu'ils respectent cette convention, on ne leur fait pas la guerre; faute par eux de la respecter, l'état de guerre recommence sans qu'il y ait besoin de dénonciation. C'est ainsi que les I\oreychites ayant violé la trêve conclue à tlodeybiyya, l'Apôtre d'Allâh se lnit en campagne contre eux l'année de la Victoire (4), et elnporta la Mekke, par composition d'après Châfe'i, de vive force d'après Aboû ijanîfa. La rupture qu'ils font de leur eng'agement ne nous autorise pas à mettre à mort les otages que nous détenons. Quand, du temps de Mo'â,viya (5), les Roûm violèrent leur engagement, il détenait des otages, mais tous les musulmans respectèrent la (1) Autrement dit, avant l'ouverture des hostilités. (2) Lisez, avec A, B et B', ~)~M g~ J,; A écrit les deux mots qui vien– nent ensuite, V\~~~ \ ~.5t~ • (3) En l'an 6, alors que le Prophète consentit à ne pas réaliser son projet d'entrer à la Mekke pour y accomplir le pèlerinage (C. de Perceval, III, 175). (4) En l'an 8. (5) Cf. Weil, Gcsch. d. Chal., l, 293. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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