Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

100 MAWERDI tuent un butin, et ceux d'entre eux qui ne sont pas réduits en captivité sont mis à mort. A l'égard des prisonniers, le vain– queur peut à son choix adopter le plus avantageux de ces quatre partis: les faire décapiter par le bourreau; les traiter en esclaves et, par suite, les vendre ou les affranchir; exiger d'eux une ranç011 soit en argent soit en captifs; user de géné– rosité et leur pardonner. Allâh a dit: « Quand vous rencontrez les incrédules, il y a à frapper leurs nuques; quand vous les avez ' couverts de blessures~ serrez bien leurs liens » (Koran, XLVII, 4). On entend les premiers IllOts de deux manières: ou qu'il faut frapper leurs nuques de sang-froid après qu'on s'est rendu maîtres d'eux; ou qu'on' doit les combattre par les armes et par les mains (1) de manière à arriver à frapper leurs nuques pendant la lutte. Quant aux mots « couvrir de blessures» c'est, frapper à coups de lance, et « serrer les liens», c'est, réduire en captivité. ( Puis après cela ou bien grâce ou bien rançon» (Koran, XVLII, 5). Touchant la grâce, il y a deux explications: c'est, d'après l'une, le pardon et la mise en liberté, ainsi que fit l'Apôtre pour Thomâma ben Othâl après l'avoir fait prison- . nier (2) ; mais, d'après Mokâtil (3), c'est l'affranchissement con– sécutif à l'esclavage. La rançOll, dans le cas qui nous occupe, s'entend de deux manières: c'est le rachat contre argent ou contre libération d'un captif, comme fit l'Apôtre en consentant au rachat des captifs de Bedr moyennant finance, alors que sur un autre ~hamp de bataille il paya de deux captifs la liberté d'un seul de ses partisans; ou bien, d'après Mokâtil, cela veut dire la vente. Et A llâh continue: «( jusqu'à ce que la guerre dépose ses charges» (Koran, ibid); ce qui, d'après une interprétatioll, signifie, les (1) Je lis ~ .. ~J'-' avec A et M. (2) L'un des chefs de la tribu des Benoû Hanîfa, dans le Yemâma, qui, capturé en l'an 6 et rendu à la liberté, devint un fidèle soutien du Prophète (C. de Perceval, III, 152; Sirat, III, 91; éd. W., 996; Khalnîs, II, p. 3 ; glose persane à la p . . 7 des notes Enger). (3) L'exégète Mükâtil ben SüleymAn, bien qu'élève de ModjAhid, de 1)a Q-Q.âk et de Zohri, n'est pas très coté (Nawawi,574); il mourut en 150 (Ibn el-Athîr, v, 454; Ibn Khallikân, ' III, 408). e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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