Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

, EMIRAT DE LA GUERRE SAINTE 99 hommes jusqu'à ce qu'ils proclament (1) qu'il n'y a de divinité qu'Allâh; mais quand ils l'ont fait, ils sauvegardent ainsi contre moi leurs vies et leurs biens, sous la réserve d'autres justes motifs. ) Quand ils sont devenus musulmans, leur terri– toire devient Pays d'islam ,i et ils sont régis par la loi musul– malle. Si, même au cours de la lutte, une troupe, nombreuse ou non, se déclarait musulmane, cela suffirait à garantir à ceux qui la composent la terre et les biens qu'ils ont en Pays de guerre. La conquête de celui-ci ne transforme pas en butin les biens de ceux qui se sont faits musulmans. Cependant, d'après Aboû ijanîfa, les biens immobiliers, terres et n1aisons, deviennent butin, à la différence des biens mobiliers~ argent et effets; ce qui est en opposition avec la tradition: en effet, dans la campagne contre les Benoû Koreyga, la conversion des deux frères juifs Tba'leba et Asîd, fils de Sa'ya (2), eut pour effet de sauvegarder leurs richesses. Leur islamisation entlJaîne celle de leurs enfants mineurs et de tous ceux qui ne sont que conçus. Mais, d'après Aboû ijanîfa, la conversion d'un infidèle en Pays musulman n'entraîne pas celle des e'nfants mineurs (3), tandis que, faite en Pays de guerre, elle entraîne celle-ci, mais non celle du fœtus, lequel fait avec sa mère partie du (ey. Dans le cas où un musulman serait entré en Pays de guerre et y aurait acquis de la terre ou des effets, une conquête musul– mane ultérieure ne lui enlèverait pas sa propriété, [82] sur laquelle sa qualité d'acheteur lui conférerait un droit supérieur. Mais, d'après Aboû ijanîfa, la terre achetée dans ces conditions ferait partie du fey; 2° Le second résultat est qu'Allâh lui donne la victoire mais que les vaincus restent polythéistes. Dans ce cas, leurs femmes et leurs enfants sont réduits en captivité, leurs biens consti- (1) Ecrivez ~~~ avec A et B'. (2) Lisez ~ M)\ et ~, voir le Moschtabih, p. 299; l'orthographe de ce ... ./ .. dernier nom est d'ailleurs celle des deux éditions de la Sirat, ainsi que d'Ibn el-Athîr, II, 143. (3) C'est-à-dire des enfants mineurs restés en Pays de guerre. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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