Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

94 MAWERDI 'Abbâs que ces paroles ont été révélées: « 0 Prophète, dis aux captifs que vous avez entre les mains: Si Allâh reconnaît du bien dans vos cœurs, il VOlIS fera du bien à raison de ce qu'il VOllS a pris et vous pardon ·n~ra, car Allâh est indulgent et miséricordieux» (Koran, VIII, 71). L'Apôtre, après avoir prélevé la rançon des captifs de Bedr pour satisfaire aux besoins des pauvres figurant parmi les Emigrés, reçut à ce propos des reproches d'Allâh : ( Il ne convient pas à un prophète d'avoir des captifs avant d'avoir meurtri le pays - - c'est-à-dire, d'avoir procédé à des mises à mort -; vous désirez les biens fug'itifs de ce monde - c'est-à-dire, le produit des rançon/s - ; Allâh désire l'autre vie - c'est-à-dire, la pratique (i.e ce qlti procure la récompense dal~s l'Q,ulre vie -; AIlâh est pllissant et sage - c'est-à-dire, puissant pour vous venir en aicle ct sage dans cc qu'Il veltl lJOltr vous. - S'il n'y avait eu un écrit antérieur d'Allâh, un sévère châtiment vous eût frappés à raison de ce que vous avez pris» - c'est-à-dire, le produit fottrni par la rançon des captirr;– (Koran, VIII, 68 et 69). De ces derniers mots 011 donne trois interprétations. Cela signifie: 1 0 d'après Modjâhid, que, s'il n'y avait eu un écrit antérieur d'Allâh au sujet des gens de Bedr disant qu'il ne les châtierait point, un sévère châtiment les aurait frappés à raison de la rançon prélevée sur les captifs de Bedr ; 2 0 d'après Ibn 'Abbâs, que, s'il n'y avait eu un écrit antérieur d'.L\llâh déclarant le butin de guerre licite, un châti– ment sévère les eût frappés pour leur hâte à se l'être approprié sur les gens de Bedr; 3° d'après Ibn Isl)âk, que, s'il n'y avait eu un écrit antérie·ur d'Allâh déclarant qu'il ne punirait personne pour un acte commis par ignorance, [78] un châtiment sévère les eût frappés. Après la révélation de ce verset, l'Apôtre ajouta: « Si Dieu nous eût châtiés ainsi qu'il est dit dans ce verset, nul autre que toi, ô 'Omar, n'eût été sauvé (1) » ; (1) On a vu plus haut qu' 'Omar, en effet, avait opiné pour rexécution des oaptifs. Cf. les récits du commentaire de BeyQ.âwi, l, 374, et du Khamts, l, 443. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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