Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

~ EMIRAT DE LA GUERRE SAINTE 93 ou le cou co·upé (1) ». Il fIxa à quatre mille dirhems par tête le prix de la rançon (2). Parmi les captifs (3) figurait. El-'Abbâs ben 'Abd el-Mottaleb, qui était un homme corpulent et qu'avait fait prisonnier Aboû' I-Yeser, lequel était courtalld (4): « Comment donc, dit le Prophète à ce dernier, t'es-tu emparé d'El-'Abbâs? - J'ai, ô Envoyé d'Allâh, été en cela aidé par un homme que je n'avais jamais vu et dont les dehors étaient tels et tels. - Eh bien! celui dont tu as reçu l'aide était un ange ». [77J . Le Prophète dit ensuite à El-'Abbâs: « Paie ta propre rançon ainsi que celle de tes deux neveux (5) 'Akîl ben Aboû Tâleb et Nawfel ben el-ijârith, et de ton confédéré 'Otba ben 'Amr. - 0 Apôtre, répondit-il, j'étais musulman, mais les miens me forçaient [à ne point le dire]. - Peut-on sa voir si tu es ffillsul- – man? Mais si tu viens de dire vrai, Allâh t'en tiendra compte! » El-'Abbâs se racheta moyennant cent onces et paya pour chacun des trois autres (6) quarante onces. C'est à propos d'EI- (1) Le Prophète fut d'ailleurs blâmé par Gabriel pour avoir permis li ses partisans d'opter entre ces deux solutions (voir les conlmentaires cités du Koran; Khamis, l, 443). La Sirat est des moins prolixes en ce qui ooncerne le traitement des prisonniers de Bedr. - Le dictionnaire Dozy (II, 389 a), corrigeant le glossaire Enger, traduit la dernière phrase par «( Aucun d'entre vous ne retournera chez soi qu'en payant rançon, ou bien il aura la tête coupée»; mais il faut alors admettre que le Prophète, qui s'est jusque-là adressé à ses Compagnons, interpelle ensuite les prisonniers. Ostrorog tra– duit: « Pour ce qui est de vous, dit-il aux prisonniers, encore qu'il se trouve des pauvres parmi vous, aucun de vous ne verra son sort changé si ce n'est de l'une de deux façons: en payant rançon. ou en ayant le col tranché ». (2) Certains captifs furent relâchés gratuitement; d'autres payèrent depuis mille jusqu'à quatre mille dirhems, et aussi, d'après d'autres récits, 40 onces de 40 dirhems pour chacun, ou bien 20 onces valant chacune 40 dirhems ou valant, en dinars, 6 dinars (I:Iakki, l, 861). (3) Cet épisode n'est pas relaté dans la Sil'at, qui d'ailleurs ne fait pas figurer le nom d' r Abbâs dans la liste nominative qu'elle donne des prison– niers de Bedr, ce que le Khamîs (l, 457, 1. 12) lui reproche avec raison. (4) Aboü 'l-Yeser, dont le nom est Ka'b ben 'Amr, mourll:t en 55 (Ma'ârij, 166; Nodjoûm, l, 164, où la prononoiation Yeser est indiquée). J'ai traduit, ainsi que l 'ïndiqoe le contexte, ~-1)0~~ par co",!rtaud: Ibn el-Athîr (II, 99, 1. 12) écrit t~+~~ ; dans le Ma'ârif, 1. 1. C-'h: \.> \ ..• r:,:~9 u~; dans le Khanl,ts ( l, 439, 1. 12), j\->-.d:- \ )"~~~ . (5) Lisez ~_~.-,~\, ainsi que font Beyçlâwi, l, 375, 1. 2, et Ibn el-A thîr, II, 103, 1. 3; mais on retrou ve la forme singulière ailleurs (Khamîs, l, 439, 1. 18; Ibn WAdhih, Il, 46, 1. 11; Kechchâr, l, 383, 1. 10, etc.). (6) Lisez V\--:.-,-;:;"'\ . ' e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=