Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

~ EMIRA1' DE LA GUERRE SAINTE 91 Si les ennemis forment un nOlnbre supérieur du double à celui des musulmans et que le fidèle ne trouve pas de moyen de résister, il lui est permis de se retirer sans songer à reprendre le combat ni à se rallier à un autre groupe. Telle est l'opinion de Châfe'i, dont les adeptes sont en divergence au sujet du caractère licite de la fuite de celui qui, ne pouvant tenir tête à un ennemi double en nom~re, risquerait autrement de périr: d'après les uns, il ne peut prendre la fuite, même s'il est en danger de mort, à callse du texte y relatifl 1) ; d'après les autres, il le peut, pour échapper à la mort, moyennant q~'il ait l'in– tention de reprendre ensuite le combat ou de rallier un autre groupe. Mais il n'y a. pas de divergence radicale entr-e ces deux solutions, car le fidèle incapable de résister n'est pas hors d'état d'avoir cette intention. Il n'y a pas lieu, d'après Aboû ijanîfa, de tenir compte de cette distinction, vu que le texte visé est abrogé: le fidèle doit combattre tant que cela lui est _possible, et fuir quand il ne le peut plus et qu'il craint de périr; b) Il doit combattre dans le but de soutenir la religion d'Allâh et d'anéantir les religions adverses « à l'effet de la ren– dre victorieuse de toute autre en dépit même des polythéistes » (Koran, IX, 33, ou LXI, 9). C'est cette conviction qui lui fera obtenir (2) la récompense prolnise par Allâh, le rendra vraiment obéissant à ses \ordres et digne soutien de sa religion, lui per– mettra d'implorer contre l'ennelni une aide qui allégera ses épreuves; sa force de résistance et sa nocivité seront ainsi augmentées, son but en combattant ne sera pas la simple acquisition d'un butin; car, au cas contraire, il ne serait plus un guerrier faisant la guerre sainte, luais simplement un homme recherchant des bénéfices. En effet, quand l'Apôtre d'Allâh réunit les quarante– quatre (3) prisonniers faits à Bedr, [76] alors qu'un nombre égal (1) Lisez ~ avec A et B. (2) Lisez ';-~L:::-. avec A et B. (3) D'après un autre récit rappelé par P (notes Enger, p. 7) et suivi par c. de Perceval (III, 67)) le nombre des prisonniers fut de soixante-dix. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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