Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

88 · MAWERDI au sujet de cette affaire, et quand tu as arrêté une décision, mets ta confiance en ,Allâh» (Koran, III, 153). Les exégètes sont en désaccord au sujet de cet ordre adressé au Prophète de recourir aux lumières d'autrui, alors qu'il était aidé et soutenu par la protection divine. [73] D'après (1) une première explication, cet ordre de consulter ses compagnons à propos de combat lui a été donné pour qu'il agît d'après le plan le plus sage, celui-ci une fois arrêté. C'est là ce que dit El-ijasan, qui ajoute: (\ Jamais un groupe ne délibère sans aboutir à la solution la plus correcte. » D'après Katâda (2), c'était par déférence pour eux et pour les biel1 disposer, tandis que, d'après Eçl-1)al.ll.lâk (3), Allâh a donné cet ordre parce qu'il vO)7ait là ce que vaut la délibération et l'utilité qu'il )T a à en retirer. Dans la quatrième opinion, celle de Sofyân (4), le but de cet ordre donné au Prophète, qui n'avait pourtant pas besoin de conseils, a été de faire de la délibération une coutume pour les lllusulmans, une règle à suivre par les croyants (5) ; 9° Il doit faire respecter par ses guerriers les droits divins qU'i\.llâh a déclarés canoniquelnent obligatoires et leur appliquer les peines écrites émanant de Lui, de sorte qu'il n'y ait chez eux ni empiétement religiellx ni violation d'un droit, car celui qui fait la guerre sainte est plus que tout autre lié par les prescriptions divines et astreint à distinguer le licite de l'illicite. Voici un dire du Prophète que ijârith ben Nebhân (6) a rapporté d'après 'Abàn ben 'Othmân (7) : « Empêchez vos soldats de faire le mal, (1) Lisez ~~~) \ J.~ avec A et B. (2) Probablem~nt le tâbi' Katâda ben Di'âma, mort en 117 ou 118 (~awawi, p. 509; lVIa'âr~f, 234). Un Compagnon porte aussi le nom de Katâda ben en– No'mân (Nawawi, 511). (3) Probablement 1)al}.l}.âk ben Mozâl}.im, mort à l'âge de cent ans en 102 (Ma'âr~r, 232). Un Compagnon porte le nom de 1)alfl}.âk ben SofyAn (ib. 210; Nawawi, 321). (4) Probablement Sofyân ben 'Oyeyna, mort en 198 (Ma'ârij, 254; Ibn Khallikân, l, 578; Nawawi, 289). (5) Ces quatre interprétations sont reproduites, en termes légèrement diffé– rents, dans le }i'akhri, éd. Ahlwardt, p. 30, ou ChrestfJmathia arabica de Freytag, p. 94. (6) Traditionniste de Baçra d'une médiocre au torité. (7) Fils du khalife 'Othmân ben 'AffAn; son fi u torité comme traditionniste est grande; il mourut en 105 {Ma'ârij, 101; Nawawi, 125). e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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