Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

, EMIRAT DE LA GUERRE SAINTE 85 nuit. [70] Je les combats tous en criant « Holà~ Ghâlib » (1), et je les écarte grâce au solide appui [qu'est mon cheval]. Si je l'avais voulu, mon noble boursier m'eût sauvé sans que ]e fusse redevable de rien à Ibn Cba'oûb. Ibn Cha'oûb, ayant appris qu'il parlait ainsi, répondit en ces termes à son manque de reconnaissance: [Tatoîl] Sans Inon aide et ma présence, ô Ibn ijarb, tu aurais, au jour du combat dans la dépression de terrain, trouvé quelqu'un d'inexorable, et sans les charges de mon poulain en ce lieu) les hyènes et les nleutes de chiens auraient hurlé sur tes menlbres (2). Quant au fait ~lar un musulma11 de couper les jarrets à son propre cheval, on rapporte que Dja 'far ben Aboû Tâlib, à l'affaire de Moûta (3), se précipita avec sa jument alezan au plein de la mêlée, puis mit pied à terre, coupa les jarrets de sa mon– ture et combattit jusqu'à ce qu'il fût tué. Ce fut le premier musulman qui agit de la sorte, mais nul autre ne peut agir ainsi, car cet animal constitue une force dont Allâh a prescrit la préparation pour faire la guerre sainte, ainsi qu'il est dit: « Préparez contre eux ce que vous pOllvez en fait de forces et de chevaux tenus au piquet pour intimider les ennemis d'Allâh et les vôtres propres» (I{oran, VIII, 62). D'ailleurs Dja'far ne procéda ainsi que quand il fut entouré de toutes parts; on peut donc admettre qu'il le fit pour soustraire aux polythéistes un élément de force contre les musulmans, ce qui rend son acte légitime, autant que l'aurait été l'emploi du même moyen a l'égard des chevaux des ennemis, [71] car Dja'far était trop respectueux de sa religion pour commettre un acte contraire à (1) Ghâlib était l'ancêtre dont descendait Aboû Sofyân (C. de Perceval, l, tabl. VIII). Ces vers font partie d'une poésie qui en compte dix dans la Sirat, / 1. 1.; on y lit notamment ~l..i:. JL~ ~)'.3' Le premier figure dans les Chewâhid d'Ibn 'Akîl sur l'A lfiyya et est expliqué dans le commentaire de Djerdjâwi (p. 134), qui ne donne pas le nom du poète, et dont j'ai suivi l'in– terprétation; cf. les notes d'Enger (p. 5) et le Dictionnaire Lane. {2, Sur ces vers, cf. les auteurs cités, avec qui je lis O~l~., à la 1. 7, comme on trouve aussi dans A; biffez la note d'Enger (p. 6). (3) Ce combat est de l'an 8 (C. de Perceval, Ill) 212; Sîrat) II, 205 === Wfd. 794; Khamîs, II, 78-79 ; ci-dessus, p. 24). e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=