Jean-Louis Brunet : Le parfait notaire apostolique et procureur des officialités contenant les règles et les formules de toute sorte d'actes ecclésiastiques

686 DES J10NITOIRES ET EXCOMMUNJC. Les c1nonifl:es dif!inguent encore rexcon1munication nullè d e l'cxcon1munication injuite. L'exco1nmunicition nulle eft celle ol1 il y a cc que nous appcllons en France abus. L'excommu– nic:.ition injufte efi celle , qui fans erre: abufive eft injufte. Tous l es c1nonifies s'accordent à dire que l'excomn1unication nulle , nec efl tùnenda nec tenenda. A l'égard de celle qui efi feulement in– juile , une très-grande partie des doéteurs dit, qu'il faut la crain... d re ) & la t enir dans l e fore exterieur pour eviter les fcandales ) fui va nt ce canon inféré da ns le décret de Gratien II. q. 3 , c. 1. S c1ZU1itiapafloris ,jive jufla ,five ùijujlafuerit, tinzendaefl. Gerfon ne1nrnoins n'eft pas de cet avis ' & appelle le refpeél: extérieur qu'on a pour cette cfpece d'excommunication une patience d'âne, ti.mor l,~porÙlUS , patientia afinùza. Plufieurs doéteurs ont embrafie Je fentirnent de ce celebre chancelier de l'univerfité' & difent avec S. Gregoire , duquel etl tire ce canon , que la fentence injufie du pafleur ne peut nuire qu'à ceux qu'un orgueil criminel r evol te cont re lui , n e etji ùzjujle ligatus ejt ex ipjà tùnidœ repre– henjion.is .fuperbia culp~L, quœ !lO!t erat fiat. Il eft vrai que la glofe fur ce canon n1 et t rois exceptions à la regle genérale , dont deux t ombent fur l'excommunication abufive. La troifieme fur l'excom.. municatio n injuO:e ; cette troifieme exception efi celle-ci, czan !:ontÙZt.!t ùztolenzbilan errore1n. · Il ne nous eil: pas permis de faire ici une plus longue dif– fertation fur une queHion oÎl les fentiments font fi partagés , ni d'y prendre parti , il nous fuffit de l'avoir indiquée , & d'obferver avec Gerfon, 1. que la préfotnption eil: toujours en faveu' des fupérieurs. 2. Que l'on juge ordinaire1nent fort n1al quand on eft juge dans fa propre caufe. • L'exco rnmun~cation ne peut être lancee , foit par le canon , foit par une fentence ' que pour des peches enormes & graves , & qui font rcputes t els , foit du côte de leur obj et' foit du çôté de l a prohibition : car nous lifons dans les anciens canons des anathêmes lancés pour des chofes qui en elles-n1êmes peu .importantes , n'étoient des peches , q u'.1 caufc de la d efcnfe très- expreffe que l'eg1ife en avait fait e ; t elle eft, par exemple, ~a prohibition de jcCtner le dimanche : ce qui eft conforme au~ ,loix civiles , q ui fouven~ puniffent de plus grandes peines des .crin1es pl us legers , inais plus ordinaires & plus frequents ; afin · .d'en arr~ter le cours , qu'elles ne puniifent des crimes plus grands , pi.a.i:5 Flus ext.r~ordinaires. Norz. nun.qua11r. ev.erlit, lifons - nous e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_19 (1)

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