Jean-Louis Brunet : Le parfait notaire apostolique et procureur des officialités contenant les règles et les formules de toute sorte d'actes ecclésiastiques

34 N 0 TA 1 RE A P 0 S T 0L1 QUE. Feglifc. Le premier & le plus naturel de leurs emplois étoit d'écrire les home lies des évêques. La plupart du temps les évêques par– laient fur le champ. Ces copilles rapides fe partageoient le tra– vail & cmportoicn t. en entier les difcours des cvêques. C'efi à leur art que 1~{9lif~ do}t une infini~é d'excellen~es in~ruéh?ns, q~i auroient ete dtffipees avec le ion de )a VOlX qu1 les enonço1t. C'efl: ain.fi que Jean Diacre rapporte dans la vie de faint Grc– g~ire, qu'~:nilien, n~~aire "~e ~orne , excep!t cu1n.fociis quadra– guzta hom1lzas evangelu, prechces par ce faint pape. z. Ils écrivoient les aétes des affaires ecclefiaftiques, comme des eledions, des conférences ou difputes' touchant la foi ou la difcipline, les aétes des conciles, & généralement tout ce qui fe paffoit dans l'eglife. J'entends par aétes ecclefiaü:iques , non pas ce qu'on entend aujourd'hui, car les chofes fe paffoient de toute une autre n1anier~. Ces aétes etoient un procès verbal exaét de tout ce qui fe faifoit & fe difoit dans l'affemblée , jufqu'au moindre mot & à la inoindre circonflance , que les jeunes ecclé– fta!liqu1.:s ecrivoicnt à n1efure que l'on agifloit ou que l'on parloir. C'efi: ainfi que s'dl pa.free la <lefign::ition que faint Augufiin fit de fon fucccffeur dans i'tpifcopat. Cet aéte , qui efi aujourd'hui l'épître 2 I 3 de celles de ce iàint doéteur , contient toutes les propofitions qu'il fit à fon peuple , les diffcrentes acclan1ations par lefquclles on y répondit , & con1bien de fois la n1ême accla– mation frit icpétee. Auffi ce faint les en avertit-il: A notariis ecclejùx,, leur dit-il , excipizauur quœ dicùnus, excipi.untur qua dicitis, & 1neus jénno fr i 1 ejlra acclamationes in tr:rram non cadunt, apertiùs ut dù·a1n , ecclejùzflica nunc gejla ccnjicùnus. C'etoit la mên1e chofc l l'cgard des conciles ou des fin1ples conferences fur 1.1 foi ; il ne fo difoit p~s une parole de part ou d'autre qui ne fî1t écrite_, enfuite on faifoit reconnoître à chacun ce qu'il avoit dit: on mettait le tout au net, & on failoit figner l'aél:e par tous ceux qui y avoient intérêt. J'ai dit qu'on faifoit reconnoîtrc à chacun ce qu'il avoit dit: ]a preuve en efl manifofle par les aéte~ de la conference de Car– thage, & par ceux de·la conference que faint Auguftin eut avec Maximien, évêque Arien. Dans les uns & dans l~s autres, à la 'fin de c~aque cl1ofe que dit un des difputants, il y a ego N. recognovi; c'eft fans doute la fignature de chacun de ceux qui avoient dit la chofe qu'ils fignoient. Il eft vrai que dans les conciles. on n'a pas pris toujours la même precaution; mais on en Erenoit cl'lquiva1entes que nous allons expliquer~ e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_19 (1)

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