Jean-Louis Brunet : Le parfait notaire apostolique et procureur des officialités contenant les règles et les formules de toute sorte d'actes ecclésiastiques

L I V R E II. c H A p I T Il E II. 2 I 5 Je ne faurois m'empêcher en finiffant cet article, de rapporter un fait arrivé dan s une grande paroiffe de Paris , dont j'ai été témoin oculaire. Un prêtre chanoine d'une collegiale d'une "tille du diocefe de Sens , avoit débauché une fille de famille qui vint accoucher à Paris. Le frere de la fille pourfuivit le corrupteur de fa fœur , & il y avoit une procedure criminelle commencée à l'officialité de Sens. Le foin que prenoit ce frere de fe fournir de toutes les armes poffibles contre fa partie, le fit veni r à Paris aux couches de fa fœur. L'enfan t né fut pré– (ente à l'eglife: la fage-femme y porta un billet non figné où choit écrit: l'enfant s'appellera Gregoire, il ejl fi~ls de .}/.prêtre chanoine de de diocl'fe de Sens, & de N J'ai ll'1 ce billet. Le prêtre prepofé pour écrire les rcgiftres des baptên1es crut f auver l'honneur du facerdoce en drefiànt l'aéte ainfi qu'il s'enfuit. Ac1e de Baptt1ne. Ce lffndy, &c. fut baptifé N. né le même jour, füs de N. (il met le yrai nom da pere ) bourgeois de Paris & de N. &c. Ce prêtre fit deux fautes confidérables par la maniere dont il dreffa fon aéle. 1. Juge chartulaire comme il l'était , il ne devoit pas préjudicier aux droits ni de l'une ni de l'autre des parties , & mentir comme il le fit en forgeant au pere de l'enfant une qualite de bourgeois de Paris , que perfonne ne lui avoit dite ) & en fupprimant la veritable qualite qui lui avoit éte indiquée. 2. Pour l'honneur du facerdoce il ne devoi t pas s'en tenir à ce billet non figné , il devoit fnpprin1er le nom de l'ecclefiafiique qu'on lui indiquoit , & n1ettre fils d'un pere abfent & inconnu: il eût fallu pour pouvoir mettre ce nom_, que cet ecclefiafiique e(it eté convaincu par un jugement pu– blic ) ou qu'il l'eût reconnu en jufl:ice ' & encore eût-i l été ne– ceffaire de fupprimer entierement ce nom pour cv iter le fcandale. 5. Il eft effentiel d'inferer les qualites du pere & de la mere de l'enf~nt pour eviter la confufion qui pourroit naître de Ja conform1te des noms ; mais la qualite €JU'il efl: le plus effentiel de marquer , eH: de favoir fi le pere & la mere font mari & femme, ou s'ils ne le font pas. (a) (a) Cette dcrniere quali ré que l'auteur qui foit requife par les ordoonances, ain!i die ~tre la plus elfem~lle , cil au.fil la feule qu'on peut :1'e~ \Onvainçrc par les te.rmes e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_19 (1)

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=