Jean-Louis Brunet : Le parfait notaire apostolique et procureur des officialités contenant les règles et les formules de toute sorte d'actes ecclésiastiques

2 1 z D U B A P T i M E, , f;.1it tneconnoitre pendant un temps , mais que la tendreffe paterne Il e vicn t enfuite rcclamer ' lorf qu'un lien legitime recon– cilie l'amou r & l' honneur auparavant oppofés l'un à l'autre. Comment reconnoî troien.t-ils leurs enfants ? ils n'avoien t éte baptifes fous ces noms d e convention ? dans une paroiffe où l'on au roi t le même jour baptifé deux bitards d'un ·même fexe, en mettant à tot;s les deux.fils de pere & 1ncrc ùiconnus, comment <liftinguer l' uri de l'autre ? . Si vons de1:1an<lcz que la 1:îge-femn1e vous certifie le nom du pere & de la n1ere de l'cnfànt qu'elle préfente, peut-elle · le faire? · Le plus fouvcnt une fen1n1e qui lui efi abfolument inconnue vient accoucher chez elle. D'ailleurs fon devoir & fon interê t ne lui jmpofent-ils pas filen ce? La forn1ule du ferment exige des fages-femmes dans plufieurs · d iocefes, contient ces n1ots .• jt pro1nets auffi de ne point réveler les jècrets des fa1nillcs ni des per_(onnes que j'ajfijlerai. C'eft donc les obli ger ou à mentir ou à trahir leur devoir que de les faire parl er ; c'efi fai re courre aux enfans t ous les perils de l'expofiri on , & porter les mal– ·heureufes meres dans t outes ces fatales extrêmités , dont l'avant . dernier fi ecle , fel on la ren1arque de Gui Patin, nous a fourni .t an t d'exemples , & auxquelles le nôtre .n'a remedie que p~r les facilites infinies qu'on donne aux fages-fen1mes , & par la fuppreffion de toutes ces fw:mali tes qui fermoient fi fouvent la porte d e la vie eternelle & ten1porelle ' à des malheureufes viétimes d'une r~putation prête à s'evanouir. D·'un autre cete faut-il en croire abfolun1cnt à ce que difent - les fages-femmes , ou aux billets non !ignés qu'elles prefentent? Quelle que foit leur probité, ne peuvent - ell:.s pas être trom– pées ? Il y a donc ici des convén ients de l'un & de l'autre côté. Si vous ne vous en rapportez jamais à ce que difent les fages– femmes , ou à ce qui en marqué dans les billets qu'elles pré– fentent , vous courez rifque de violer la jufiice qui efl dûe aux enfans & aux famill es , en refufant de mettre les non1s des vé– .ritables pere & mere. Si au contraire trop crcdule, vous écrivez touj_ours l_es noms qui vous fon t indiques, 1. Vous courez rifque de favoriier PinjuHîce que l'on voudroit faire à quelqu'un, en lui attribuant un enfant dont il ne feroit poin t le per~. z. Vous vous expofez à diffamer des perfonnes , & à icandalifer même l'églife ; c'eit cc qui arriveroit fi l'on vous no1n~oit pour pere e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_19 (1)

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