Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome quatrième

( 545 ) ment à leurs recherches. Une {ois, il alloit ê~re saisi, lorsqu'une vertueuse fen1me, invitant le conducteur et sa bande à prendre quelques ra– fraîchissemens , le fit avertir du danger, et il s'évada par une fenêtre qui donnait sur le parc. Une autre fois, il allait ton1her dans les n1ains de ces barbares, qui le cherchèrent jus– que derrière les tapisseries et les meubles. Pen– dant un long espace de ten1ps, il resta caché dans le grenier d'une pauvre fen1111e, où l'un d.e ses confrères, réduit à ]a 1nên1e ex.trêmité que lui, venoit chaque soir~ déguisé en pauvre paysan, partager son hun1hle couche. Errant, et livré chaque jour à de nouveaux périls, il fut conduit à travers les chan1ps et les bois, par de pieux cultivateurs, à Morienval , éloi– gné de seize à dix-huit lieues de sa retraite. Au milieu des ennen1is mortels de l'autel et de toute justice, environné des terreurs conti– nuelles de tous les gens honnêtes, l'hon11ne de Dieu conservoit le maintien le plus paisible, la gaité rnên1e régnoit sur sa physionon1ie , et vous eu~siez clit, à le voir, qu'il j ouissoit d'une liberté parfaite. De Morienval, où il ne pouvoit plus pro– Jonger son séjour, il se rendit de nuit à Sois- e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (4)

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