Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome quatrième

' ( 2 74) de là à Rochefort, avec un autre prêtre. Ils eu– rent pour con1pagnons de voyage deux déte11us qui étoient couduits à Périgueux pour y être fusillés. Après la pre1nière journée de chen1in, on attacha le serviteur de Jésus-Christ comn1e un vil i11alfaiteur. Ici s'élève un co111bat entre la nature et la grâce. A la vue du collier de fer q.u'on se disposoit à lui n1ettre, il ne put rete– nir ses lar111es. l\f ais, cette innocente et subite sensibilité, il ne tarde pas à se la reprocher; il reprend presque aussitôt courage, en se râppelant la pren1ière strophe de l'hy111ne des premières vêpres de saint Pierre-aux-Liens, tirée de Santeuil , et qui co111n1ence ainsi : Qui christia1w glorian.tur no1nine _, aliena frustrà vincla captivos te1ient. Alors il baise ce collier, et s'estin1e heureux d'avoir quelque trait de ... ressemblance avec son glorieux patron. Ce saint hon1n1e avo1t la facilit é de s'évader sur la route, ainsi que le fit sor1 confrère ; niais il ne put se résoudre à prendre ainsi la fuite, pré– férant de procurer les secours spirituels aux deux infortunés que l'on ·conduisoit à Péri– gueux, joyeux de pouvoir ainsi continuer la 111ission que lui conféroit son sacerdoce. Il par– vint ensuite à Rochefort, y fut embarqué sul' e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (4)

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