Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome quatrième

( 211 ) titu<le dans sa dén1archc. Il va i11ourir, il le sait ; i11ais il n'ignore pas que c'est pour son J)ieu : voilà sa consolation, voilà quelle est en lui la source de la joie la plus pute. I/heure clu dîner des prisonniers étant arrivée, il 111angea con1n1e à l'ordinaire, en disant : cc Je >' v~ux nourrir pour la derniète fois ce corps, » qui ce soir sera la pâture des vers ». Depuis le 1110111ent du jugen1ent jusqu'à celui de l'cxé· cutiou) il s'écoula cinq heures. l ...1 e coufesseu1~ en profita poutse préparer i111n1édiaterr1ent au sacrifice qu'il alloit faire à son divin l\Iaître. Profondé111ent recueilli dans son auguste pré– sence, il le prioit avec fer,·eur de bénir et d'accepter son holocauste. Un crucifix, qu'il portoit habituellement sous ses habits, avoit heureusement échappé aux recherches de se.s 11on1breux satellites. Il prend avec transport entre ses n1ains ce signe auguste de i1otre ré– den1ption. Cette vue seule lui rappelle ce que l'adorable Sauveur a fait pour 11ous. Une inex– prin1able ardeur s'en1parant de son ame, il n,a pas de plus vif désir que celui de lui rendre a1nour pour .an1our, et de donner sa vie à la gloire d'un Dieu n1ort pour son salut. Il est plus facile de sentit.. qu' il ne le seroit. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (4)

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