Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome troisième

( 95) souffrances et- de la résignation de l'hon1me de Dieu : « A l'époque de son passage au ' ' Ten1ple, le vendredi-saint, je 111e trouvois » dans l'auberge où il desceüdit accorupagné ·» de deux gendarn1es <JUÎ esco1~toient sa voi– >> ture. Touché de la situation <le ce respec– » table ecclésiastique, qui i11'avoit baptisé, et >) tren1blant pour n1oi-n1ên1e, je 111'ouvris avec » confiance à la n1aîtresse de la n1aison, et je » n'eus point à i11'en repentir. Sachant qu'elle J> n'avait à donner à ce vénérable vieillard, >> ni poisson, ni légumes, je la priai de lui » faire servir un paquet d'asperges que j'e111- » portois avec i11oi, sans toutefois. 111e .faire » connoître en aucune 111anière; ce qu'elle exé– » enta ponctuellen1ent. Mais il ne voulut point >> y toucher, et la ren1ercia fort obligean1- >J n1ent. Ce jour est trop saint, lui dit-il, » pour que je pr~nne une nourriture aussi dé– J> licate. Jésus-Christ n1eurt aujourd'hui pour » .n1oi, il est bien juste que je n1e prive pour » lui de quelque chose. l.1es gend~rn1es ne » poussèrent pas si loin la privation;· ils pro– ;) fitèrent des mets que l'an1our de la i11orti– » fi cation rej etoit, et, le dîne1~ étant fini, ils ai– >J Q.èrent con1plaisanunent teur prisonnier à e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (3)

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