Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome troisième

( 55 ) plusieurs heures ava11t sa mort, et sans lasseP sa patience ; 111ais i1ous nous abstiendrons de les répéter ici , attendu que ces récits n'ont point le degré d'authenticité parfaite de ceux qui vont suivre, et que nous garantissons. La victin1e sortait <le la prison, et, sous prétexte de lui couper les cheveux , les 111onstres lui coupèrent les oreilles. Le prêtre, tout couvert de sang, ne poussa pas une plainte. \ l ayant deux gendarn1es le serrer de fort près, il leur dit avec bonté, n1ais avec fo1.;ce : « Croyez– >~ vous donc ·que je voudrois rn'évacler'? Non, >J n1archons,} e ne crains point la guillotine >). Aussitôt qu'il a n1is le pied dans la rue pour se rendre au supplice, il ne prend IJlus de cou- / noissance de ce qui l'environne; insensible aux: cris de la i11ultitude qui le presse, il ne voit que le ciel, il ne conten1ple, il n'iuvoque que so11 Dieu; il 111arche d'un pas assuré; je d.irois 111ieux, il vole . à la patrie. Quaud il arrive au pied de l'échafaud, quelqu'un veut lui aider à n1onter la fatale échelle, et il dit avec une paix ineffable : <<Je n'ai pas besoin que l'on n1'aide, » je n1onte seul ~l l'autel >L Prêt à périr, il se présente au bourreau , qui, en le liant sur la planche, lui fait . souffrir de nouvelles tortu-- e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (3)

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