Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome troisième

( ~9 ) ·où nous devions être traduits à la con1n1.ission • tnilitaire, il é~rivit des lettres à ses parens , et conjuroit les personnes pieuses qui venoient le visiter, de ne pas l'oublier dans leurs prières; il recon1111anda surtout à n1an1ar1, qui vint nous voir, cle dire à ses parens qu'il n'avoit plus besoin que de leurs instances auprès du Père des n1iséricordes. Le 23 floréal, le geo• lier, · qui 11' avoit cessé de le charger d'ou– trages pendant sa détention, ouvrit la porle; et lui cria : c< Sors, calotin, ainsi que to11 ,, can1arade >>. On nous attacha par le hra~ droit, au-dessus du coude, avec une grosse corde ; n1ais ensuite les administrateurs vien.. nent abroger n1a sentence, et n1e font délier d Au n1oment du départ, le saint prêtre n1'e1n– hrassa en versant des larn1es; ce n'étoit pas la crainte de mourir qui le faisoit pleurer, n1ais il s'affiigeoit sachant que j'allois rejoindre mon corps, et craignant que je ne perdisse la foi .. Quoiqu'il fût toujours d'une hun1eur égale et i1atutellen1~nt gaie, il y avoit des 111on1ens où il n1e paroissoit un peu triste, et il 1Tl' avoit dit alors : cc Ce qui i11e chagrine, c'est que je >> crains que mes parens ne chancellent dans >J la . foi; et toi, si tu avais été· soJdat, ne ·te e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (3)

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