Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome second

-( 48 ) I' oli avoit entassées dans les prisons Cie Lyon, Tranquille sur son sort, prêt à périr en té• moignage de sa foi, ce bon prêtre ne regrettoit de la vie que le bien qu'il y auroit pu faire; et, dans le lieu de sa captivité, cet homme de Dieu servoit ses frères avec toute l'ac• tivité que sa situation pouvoit lui pern1ettre. Retraçons ses derniers n10111ens , de ce styla naïf et si1nple av·ec lequel les témoins nous le i-acontent, et qtii ne peut être que le langage de la vérité. Il se 111it un jour à écrire, et; pour le faire, prît la place d'Evrard, un des con1- pagnons de ses chaînes. Sa lettre étant finie, îl la bénit; puis, joignant avec force les mains· et les levant au ciel, il lui adressa une prière fervente. cc J'étoîs ému, dit l'un des priso11- ' ' niers , spectateur et nat·rateur de cette scène » attendrissante, j'étois é1nu; n1on an1e par.... » tagcoit, sans les connoître, et ses sentin1ens ,, et sa prière. Le pieux Bourbon vint trouver >> son lit près d~ 111oi. Je lui den1andai le sujet » de sa lettre ; il refusoît : j'osai insister. >> - lVIon an1î , me dit-il; après avoir long– )> ten1ps résisté pour ne pas révéler le heàu n secret de son cœur, mon sacri6ce est fait; " j'attends sans crainte qu'il se conson1n1e~ » Dep~1is e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (2)

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