Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome second

( 445) les six heures du soir, l'exécuteur entra dans la prison pour couper les cheveux des quatre condan1nés. Un léger frén1issement se fit sen– tir dans M. Didelot, mais il se ren1it aussitôt. l..1a force arn1ée étant arrivée pour les con– duire au supplice, les victirnes, avec les mains liées derrière le dos, et le cou dégagé, tra– Tersèrent les rues au n1ilieu d'un peuple in– non1hrable qui se pressait pour les YOÎr pas-· ser. Leur pliysionornie se n1ontroit cal1ne, leurs regards étoie.nt baissés; ils récitoient des prières avec une dévotion touchante. Plus ils av~nçoient, plus leur augélique sérénité de– venoit sensible ; une douceur riante et con1- posée éclatoi t sur leu1·s . visages : la n1arche étoit extrên1en1ent lente. Lorsqu'ils arrivè– rent aux pieds de l'échafaud, Anne-Françoise Petitjean ue put soutenir la vue de la guillo– tine; ses genoux fléchirent sous elle; une violente attaque de nerfs l~i ôta l'usage de la parole; et c'est dans cet état de foiblesse que le bourreau la plaça sous le tranchant du fer qui tern1ina sa carrière. Jeanne-Marie Du– rupt la suivit. Elle paroissoit résignée et rem– plie de courage. Son sang se n1êla avec Je sang de celle qu'elle ain1oit à non1111er ~a ten- e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (2)

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