Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome second

. ( i48 ) ·parvenir, à n1oins qu'il ne traversât une rivière débord~e, qu'on ne pouvoit franchir sans ris– quer 111ille fois sa vie. On fit tout pour s' op– poser à son départ, et son zèle l'en1porta. Il s'avance dans la rivière sur son cheval, le torrent les entraîne jusqu'à la dista11ce d'un quart de lieue; les spectateurs frén1issent et le croient noyé : n1ais la n1ain de Dieu le sou– tient; il parvie11t comn1e n1iraculeusen1ent à l'autre hord, et se trouve à te111ps pour ad- 111inistrer celui près duquel on l'appelle. Cornn1ent est-il possible qu'après avoir n1ul. tiplié les traits d'une confiance aussi générale c1u' elle étoit nléritée, la plupart des habitans de Murat, entraînés par le pren1ier vent des doc– trines perverses, se livrèrc11t au prêtre intrus que leur envoya l'évêque constitutionnel, et abandonnèrent leur bon pasteur avec une lé– gèreté si scandaleuse? :Fruit n1alheureux d'une terreur universellen1ent répandue, eflet d'une persécution acharnée dans ses n1oindres dé– tails! A ces jours larnentables, obligé d'habi– ter le pays voisin du Rouergue, pour échapper à la fureur des n1échans, le saint prêtre trou– va dans ce nouveau séjour presque tous ses confrères, ou cachés, ou fuyant, ou .bai1nis, e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (2)

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