Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 595 ) 11 qne tu marches sans souliers. - Laissez– J> moi faire, dit le ministre de Jésus-Christ, >i il me convient d'aller humblement au sup:.. li plice 11. Le bourreau lui prit les deux mains, et les lui attacha derrière le dos, ce qu'il ne faisoit pas aux autres victimes, et il serra si fort le nœud, qu'à l'instant ses mains devin– rent livides et comme noires. Un des gardes nationaux présens s'en aperçnt, et, dans un mouvement d'indignation, il s'approche du bourreau, le heurte rudement avec la crosse de son fusil : cr Malheureux, lui dit-il, n'as– )J tu pas honte de faire souffrir ainsi ce bon >> religieux i1? Et il lui fit relâcher la corde. Dom Froment n'ouvrit plus la bouche. Son air étoit plein de candeur, et capable d'inspirer de la vénération aux anges mêmes; sa con– versation étoit dans le ciel. Il semhloit ne faire plus aucune attention à tout ce qui se passoit autour de lui sur la terre. Lorsqu'il fut sur l'échafaud, il jeta vers le ciel un coup d'œil si perçant) que le bomreau fit deux pas en arrière, comme pour délibé– rer s'il oseroit faire tomber sur la tète de ce bienheureux le tranchant de la guillotine; mais l'heure de l'éternel repos étoit arrivée e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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