Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 594 ) " quel contraste! Vous étiez , par état, desti– '' né à vous abreuver tous les jours au saint ,, autel, du sang de l'agneau sa11s tache; et au– '' jourd'hui, par le plus déplorable renverse– » ment, tout le sang humain que vous faites '' verser n'est pas capable d'etancher votre » soif; il ne fait au contraire que l'irriter n. Giret, qui ne pouvait sans frémir enten– dre ce discours, se retirait la rage dans le cœur. Dom Froment lui fit entendre ces der':" nières paroles : << Sachez que vous momTe~ i1 bientôt, et d'une mort qui vous rendra l'hor– '' reur et l'exécration du peuple ''. Le généreux confesseur fut aussitôt conduit dans la chapelle du palais, où, après s'être mis d'abord à genoux, il eut le temps d'acquit– ter envers Dieu le tribut des prières ecclésias– tiques du jour. Il récita debout tout son of– fice~ se remit à genoux, et ne se releva plus jusqu'au moment de l'exécution; c'est-à-dire qu'il fut encore deux heures et demie dans le recueillement, la méditation ou la prière. Dès qu'il entendit battre la caisse, il com– prit qu'on venait le chercher; il se leva, et s'ôta lui-même son habit et ses souliers. << Il ,, n'est pas nécessaire, lui dit le bourreau, e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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