Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 589 ) cien condisciple, maintenant son émule dans les fers, l'aborda dès le lundi matin. C( N'a– » vez-vous plus rien, lui disoit-il, qui gêne >> votre conscience ? Hàtez-vous, les momens >> sont courts; j'entends qu'on va, âans le jour, » vous mener au tribunal >>. Ces paroles at– tendrirent l'humble religieux. Il resta une de– mi-heure dans une sorte de stupeur qui ne lui permit pas d'articuler seulement le moin– dre n10t. Une sueur abondante couvroit son visage; ses gestes exprimaient le plus grand des combats. C'est donc ainsi, divin Sauveur des hommes, qu'ayant éprouvé vous - même le sentiment de la douleur et tout l'effroi que peut occasioner à notre nature la vue du sup– plice, vous n'en dispensez pas ceux de vos élus que vous appelez à vous par les voies sanglantes de votre passion. Mais votre mÎ-'– séricorde veille sur l'excès de leurs souffran– ces; et si d'un côté vous ne permettez point qu'ils soient exempts des maux qne vous avez soufferts, de l'autre vous savez empêcher que ces maux ne les surmontent. A près une demi~ heure de sembbbles tounnens, le bienheu– reux confesseur revint à lui-même; le calme fut rendu à son ame. « Ah! mon ch.e1· ami 1i, e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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