Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 584) que demandoient ces infortunés détenus. Il espéroit que dom Froment y serait compris; mais le geolier fut inflexihle à son égard, et, en ouvrant aux autres les portes de leur ca– chot, il dit à ce fidèle confesseur de Jésus– Christ : c1 Quant à ce qui te regarde, tu ne sor– » tiras d'ici que pour aller à l'échafaud, et tu » ne dois pas ignorer que le même sort attend >> ton infâme sœur, qui ne vaut pas mieux que » son frère.Tu voudrois la voir; tu ne la ver– J> ra.s que le jour de son supplice et du tien>>. Cependant celui des six premiers habitans du cachot, qui vouloit se confesser, dit au geo– lier: c1 Tu me permettras de ne pas user cette J> fois de la liberté que tu nous donnes, car je >> n'ai point d'envie d'en profiter aujourd'hui JJ. Le geolier consentit à ses vœux. Le temps fut heureusement employé, soit par le confesseur, soit par son pénitent. Celui· ci, se jetant aux pieds de l'homrne de Dieu, lui ouvrit son ame tout entière; sa douleur~ sa contrition, étoient extrêmes. La paix qui succéda aux alarmes de sa conscience ne sau– rait se décrire. Le lendemain à la même heu– re, il put finir sa confession, et,. le jour de Pâques, il eut l'inestimable bonheur de com- mumer e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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