Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 382 ) l> que le froment soit moulu pour remplir sa '' destinée Il? Notre généreux disciple de saint Bruno resta libre dans le fort, j11s11u'à six heures du soir; il étoit vivement inquiet sur le compte de sa ~;œur, quand on amena cette pieuse vierge comme prisonnière, « Ma sœur, lui dit-il " (après avoir co11.nu son interrogatoire et ses » réponses), c'est ici le plus beau jour de no– n tre vie, puisque nous avons eu le bonheur " de confesser notre foi. Nous serions des » monstres d'ingratitude, si nous n'en térnoi– '' gnions à Dieu notre reconnoissance ii. Il continuoit ce doux entretien, lorsque le geo– lier le vint prendre pour le mettre sous le ver· rou, dans un cachot où six proscrits gémis– soient enfermés. C'est un trait de la divine miséricorde, que dom l<'roment fût conduitc,,lans le fort : uu de ces six rnalheureux,:qui, depuis six ans, s'étoit traîné de cachots en cachots, ne cessoit pas <l'attendre l'arrivée d'un ministre de Jésus– Christ. A la vue de ce vénérable -religieux, il se jette à son cou, et lui dit à l'oreille, en l'em· brassant : te Oh ! mon père, que les miséricor– ;i des de Dieu sont grandes! Depuis deux ans, e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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