Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 576 ) de foudre pour Mm•. Froment, que les mêmes gcudarmes vinrent saisir cette vierge de Jé– sus-Christ, et la conduisirent, comme sus– pecte, dans l'église des Jésuites, où quatre à cinq cents personnes avoient été renfermées le même jour. Ellé ne se doutait point d'y ren– contrer son frère, qu'elle supposait être dans une antre prison. Triste de cette pensée, fati– guée du flux et du reflux des détenus, qui se henrtoient involontairement les uns les autres, elle étoit près de se trouver mal, lorsqu'elle découvrit à ses côtés plusieurs marches de bois qui lui servirent d'asile. C'est ]à que dom Fro– ment s'offrit soudain à ses regards: « Ah! mon » frère, s'écria-t-eJle, je vous vois donc en– )> core une fois ». Ce cri fut si tendre, si per– çant, qu'il eùt ébranlé Je courage de dom Froment, si la foi du religieux avoit pu flé– chir devant les circonstances. Il se remit à l'instant du trouble qu'il éprouvoit, leva les yeux au ciel, et, après s'être rassuré dans ses immortelles espérances : " l\Ia sœur, dit - il , >i qu'est devenue votre foi; cf'ssez de verser » des larmes indignes d'une chrétienne. Ne sa– >J vez-vous pas qn'à parei l jour ( le jeudi-saint), 11 votre divin Maître a été conduit devant les e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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