Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 57) ) lier devant le comité révolutionnaire, dont elJe ne dit mot. Voilà le ca1·actère propre de l'humilité chrétienne : partout où on le trouve on est sûr aussi de trouver la vérité. Dom Froment célébra la sainte messe la veille de son arrestation, avec une extrême dé– votion, et même son action de grâces se prolon– gea jusqu'à midi. Le jardinier, qui lui servoit de clerc, et qui le vit, pendant et après la messe, dans un état de contemplation et d'extase, en fut ému jusqu'aux larmes..... Il en conclut que le saint religieux étoit au moment de son der– nier sacrifice. Pendant son dîner, où il observa la plus ri– goureuse frugalité, il ne s'entretint que du bonheur de ceux qui meurent pour la cause de Jésus-Christ. Edifié, ravi de la sublimité de ses paroles, le bon jardinier lui dit : cc En " vérité, mon vénérable père, je crois que » vous monteriez plus volontiers à l'échafaud " pour y sacrifier votre corps à Jésus-Christ, ">> que vous ne vous meltt>z à table pour nour– » rir ce même corps. De plus y j'ignore si vous n n'irez pas vous livrer à vos bourreaux. - J> Non, répondit le saint religieux, je ne ferai )) rien pour hâter en ma faveur un tel sacri- e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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