Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 15 ) on, un de ces hommes de sang eut la cruauté de lui décharger uu nouveau coup de bâton, et il rëndit a1ors le dernier soupir, ayant les yeux fixés au ciel, le 6 de juin, vers les sept heures du soir. Deux crucifix trouvés sur sa personne, une image du sacré cœur de Jésus; une autre du sacré cœur de Marie, cousus dans ses habits, attestèrent qu'il avoit prié pour ses bourreaux. · Le corps ensanglanté du saint vieillard fut porté sur la place publique, et de là clans une chapelle, où, exposé sans aucun vêtement pendant vingt - quatre heures, il ne cessa d'y être l'objet d'outrages qui font frémir la natu– re : ces démons enragés profanèrent les lèvres du confesseur de la foi, en y plaçant une pipe,' et en disant au cadavre : Fume en faveur de la c-0nstitutiou ; Hommes sans entrailles, ah ! que la voix de son sang n'aille pas s'élever, n'aille pas tonner contre vous jusqu'à la fin des siè– cles. Un peu de terre jetée sur ce corps vénéra– ble, moins par compassion que par lassitude du crime, fut le terme de cette fête de canni– bales, la plupart étrangers autant qu'odieux à la ville d'Entrevaux. Telle a été la fin de ce ser– viteur fidèle, digne de la palme du martyre, e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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