Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 562) aimée revoyant celui qu'elle avoit tant pleuré! Privés depuis si long-temps de sa présence, combien ses paroissiens en profitèrent ! Il re– prit le cours de toutes ses fonctions , offrit publiquement le divin sacrifice, fit retentir dans la chaire la parole de vérité, et versa sur SQjn troupeau la grâce des sacremens. Mais hélas ! que cet heureux temps fut de courte durée! Bientôt les événemens changèrent de face , l'armée catholique se retira, la tyrannie· et l'impiété recommencèrent leurs fureurs. Obligé de <lisparoitre et de se tenir caché, le courageux Pinot ne laissoit pas encore de rendre d'éminens services aux habitans du Louroux -Beconoir; mais la perversité des hommes du jour snrvcilloit ses moindres dé– marches, épioit l'occasion de le surprendre, et saisissoit tous les moyens de découvrir sa re- 1 raite. Leur atroce malveillance obtint le triom– phe. Le juste fut arrêté et pris avec tous les ornernens dont il se servoit pour l'exercice de son ministère. On s'empressa de l'entraîner vers la ville, en lui prodiguant les traiternens Jcs plus indignes. Arrivé aux portes d'An– ~ers, il est forcé de se revêtir de sa soutane, d de convrir sa tête de son bonnet carré. On e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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