Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 9 ) depuis quinze ans les auteurs de leurs jours. Plusieurs prêtres des environs, qui, retirés pai– siblement dans leurs familles, ne désiroient que d'y demeurer dans l'oubli des hommes, en avoient été depuis peu chassés et exilés sans pitié. L'abbé Raynard et ses deux con– frères, pour échapper à d'indignes violences, obéissoient à la même loi, de jurer ou de fuir; mais, pour l'un d'entre eux, ce devoit être : ou jurer ou mourir. Dès le commencement du voyage, on eût dit qu'il avoit un secret pressentiment de sa fin prochaine : lorsqu'on s'arrêtait, il se reti– roit à ]'écart, et, fléchissant les genoux dans un recueillement profond, il prioit le Dieu de force et de vertu : remontoit-t-il à cheval, il renouvelait les actes de sa dévotion enveri Marie, par la récitation du rosaire. Arrivés au pont de Guédan, et fouillés par les doua– niers, ils furent témoins de la visite de leurs effets; le bon vieillard, pendant cette visite, s'étoit retiré au-delà du pont; ses amis l'y trouvèrent dans la conversation avec le divin Maître. Telle étoit la fcrve ;.~· de ses désirs, qu'il semblait touj ours soupirer après l'ins– tant de son sacrifice. Dans une sainte irnpa- e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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