Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 319 ) hie; mais l'humble prisonnier, aussitôt qu 1 on attaquoit Dieu ou son Eglise, reprenoit le ton d'un ministre de l'Evangile, et se montroît par ses discours le juge et le maître de ceux qui l'en· chaiuoient. Les liens qui l' entouroient ne re– tenoient donc point captive dans sa bouche la parole divine; elle en sortoit pleine de feu, et il défendoit avec une sainte hardiesse la cause de son divin Maître et de sa religion. On le laissa exposé plus d'un jour à la bru– talité de ces insensés, qui se faisoient un jeu d'animer leur ardeur sanguinaire contre leur innocente victime. Cependant, des catholi– ques, gémissant en secret des barbares pro– cédés qu'on faisoit éprouver à un prêtre ca– tholique, et qu'ils ne pouvoient empêcher, songèrent du moins à lui procurer quelque nourriture. Mais il falloit que ces alimens pas– sassent par les mains de ces cerbères, qui se relevoient pour ne pas lui laisser un moment de relâche. On les leur présente, les sup– pliant de les porter i1 leur malheureux vicaire; ceux~ci les lui apportent en effet, mais cou– verts d'ordures. M. Tournier tronvoit, dans le souvenir des souffrances de son divin Maître, une arrne puissante pour l'aider dans le com- e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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