Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 8 ) d'affection, trahit dans un moment, avec la plns noire et la plus odieuse ingratitude , son Dieu, son évêque et son ami. Environné de tant d'objets désolans, il se vit forcé d'aban– donner un pays de proscription, trop indigne de lui, et de s'éloigner de ces pasteurs merce· naires qui, après avoir dévié de la route du salut, précipitèrent dans l'abîme le troupeau qu'ils avoient perverti. Toujours plus péué– trée des vérités de la foi, l'amc si sensible de cet homme de douleur, frémissait à la vue des excès commis dans le lieu saint : hélas! il se trouvait réduit à former et à renouveler des vœux inutiles. Il se vit, ainsi que M. Michel, chanoine et vicaire géuéral de Senez, et M. Laugier, doyen _de la cathédrale de la même ville, ses ver– tueux confi~ères et ses amis, persécuté, me– nacé même de perdre la vie , pour avoir re– fusé de prêter le serment à la constitution dite civile du clergé: résolus de s'expatrier, afin de se soustraire à la persécution , tous trois par– tirent de Senez le 4 juin 1792. Le nouveau Tohie s'éloignoit au milieu des pleurs de tous les fidèles et des emLrassemens de six ne– veux orphelins, près desquels il remplaçoit e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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