Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( ~04 ) roient avec lui, le conjuroieut <le pourvoir à s;a sûreté par la fuite : il étoit trop tard de le faire par la voie de terre ou par celle de mer. Son évangélique désintéressement le lais– sait dans ce moment sans aucune ressource, et il voyoit comme l'impossibilité de trouver un asile qui fût solide. Chacun craignoit tout pour . ' so1-meme. Depuis long-temps le père Nuirate se pré– paroit au martyre; il avoit fait à l'un de ses confrères une confession générale de sa vie, dans le détail le plus circonstancié, et accom– pagné de beaucoup de larmes. ll pratiquoit les plus rigoureuses mortifications, ne quittoit ni jour ni nuit la chemise de laine qu'il avait portée dans son couven_t, exhortoit son ami le pèreTaxy et tous ses confrères, qui le visi– taient, avec l'onction et l'éloquence des saints. " Je sais bien, disoit-il, qu'il faudra payer » de sa tête; mais j'ai la confiance qué le Sei– >> gneur nous soutiendra. Nec Jacio animam » meam pretiosiorem quàm me, dummodà con– >> summem cursum mewn ». Le 2 1 juillet, fête de saint Victor, illustre martyr de Marseille, et pour qui le pi;re Nuirate avoit la plus ten– dre dévotion, il se retira dans une campagne pour e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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