Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 286 ) de Jésus-Christ rencontra l'accusateur public: « Citoyen, dit-il en lui tendant la main, -à » quelle heure sera-ce? - A deux heures. - ii Bon! vous ue voulez pas me faire languir Il. Puis, h:Ii serrant la mai11 : << Je vous demande >> cepe1:1dant une -g'fàce, c'est de retarder jus- · » qu'à trois heures, ayant quelques affaires de 1i famille à terminer ». Il étoit environ rnidi lorsque M. Capon rentra en prison. Il dîna avec le geolier, sans émotion, et avec assez d'appétit. Sorti de table, et considérant sa n10ntre : « 11 ne me reste ·plus guère de temps, J> dit-il, pour acheve1· mes affaires; il est bon ii d'y songer». Son désir n'étoit autre que celui de consacrer ses derniers momens à la consolation des prisorrniers; du moins ne lui vit-on traiter que cet objet si digne de son cœur. En partant pour le supplice, il donna son habit; et pendant la route, qu'il fit à pied, il considéroit avec calme et assurance la foule qui l'entouroit. Découvrant parmi les spectateurs une personne avec laquelle il étoit lié ; l'hom– me de Dieu la salua avec affabilité. Il passa, sans témoigner la moindre émotion, près de la maison de son père, qui avoit la douleur de vivre encore, et arriva au pied de l'échafaud, e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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