Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( .2Ô5 ) vinrent, en fondant en larmes, se jeter aux pieds du président. du tribunal; elles firent, au– près de ce nouveau Pilate, des instances réi– térées pour obtenir la grâce de l'accusé, du moins qu'il fermât les yeux sur les moyens que l'on se proposoit de prendre pour le faire évader. Le magistrat répondit que l'accusé ne seroit pas condamné à mort, si, dans l'inter– rogatoire, il répondoit ne pas connoître la loi qui condamnait les prêtres réfractaires à la peine capitale, pour n'avoir pas quitté la France dans le temps voulu par les autorités du jour. Comme ces dames étoient égarées par leur atta– chement et par leur respect pour lVI. Durand, elles trouvèrent, dans la réponse équivoque du juge, une lieureuse issue aux desseins qu'elles avoient foq11és, et coururent à la prison in– former le vénérable prisonnier du moyen de délivrance qui lui était suggéré. La joie de ces amies indiscrètes ne fut pas de longue durée ; elles trouvèrent le juste en prières; il les écouta paisiblement, et, les remerciant des pei– nes et des soins qu'elles s'étoient donnés , il leur répondit c1ue rien au monde ne seroit capable de l'engager à conserver sa vie par un n:iensonge; que, s'il n'avoit pas pour se sauver e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=